Sur le dernier réaménagement du gouvernement, Jean Michel Nintcheu, député du Social democratic Front (Sdf), trouve que Biya est « tribaliste, vicieux, cynique manipulateur ».

Dans sa déclaration publiée ce dimanche, le député fustige ce qu’il appelle, « l’hyper présidentialisme de M. Biya ».

Pour le cadre du principal parti d’opposition, le nouveau gouvernement est tribaliste, « les postes-clés sont en très grande majorité détenus par les frères du village et du voisinage », déclare le membre du Sdf, le principal parti de l’opposition.

Il critique tour à tour la taille «pléthorique » du nouveau gouvernement,-55 ministres et secrétaires d’Etat-, dans lequel le chef de l’Etat a maintenu, tous les hauts cadres de son parti ainsi que les alliés politiques. Et, « le repli identitaire et tribaliste manifeste de M. Biya », écrit-il.

L’opposant pense que Biya consolide, ce qu’il a appelé « sa cinquième colonne politico-économique », qui a pour centre de gravité le trio Ferdinand Ngoh Ngoh (SG/PR), Louis Paul Motaze (Minepat), Magloire Séraphin Fouda (SG/PM).

« Biya a accordé sans surprise une prime détestable à la mal gouvernance. En nommant l’ex-Directeur de l’IUT de Douala au poste de ministre délégué auprès du ministre des travaux publics chargé des routes, il achève de fragiliser le Contrôle de discipline budgétaire et financière qui avait pourtant mis en débet le nouveau promu dans le cadre de la gestion de l’université de Douala », écrit-il pour justifier la mal gouvernance dont il accuse le président de la République.

Avant d’ajouter, « ce nième gouvernement en 33 ans de règne ne changera absolument rien au quotidien des camerounais qui seront toujours assénés par la misère et la pauvreté rampantes. En maintenant en poste certains ministres notamment les ministres en charge de l’eau et de l’énergie, du travail, de l’emploi, de la santé, de la justice, de l’enseignement supérieur et autres, aucun changement notable n’est à espérer dans la politique de la santé, dans l’approvisionnement en eau et électricité, dans l’indépendance de la magistrature, dans l’activité économique, dans l’amélioration des conditions de vie des salariés et des retraités, dans l’amélioration des conditions de vie des étudiants et des enseignants des universités et grandes écoles, dans le développement des infrastructures universitaires », prévient l’opposant.

« La montagne que des naïfs scrutaient depuis le 31 décembre 2013 a comme prévu accouché d’une petite souris, conclut Jean Michel Nintcheu.

Pour sa part, le Premier ministre camerounais, procédera ce lundi 5 octobre, à l’installation des membres du gouvernement, nouvellement nommés par le chef de l’Etat.

Le programme prévoit, de 10h à 17h, les installations dans les services du PM, en passant par le Mindef, le Consupe, le Minsep, les Transports, le Minac, les Affaires sociales, le Minader, les Mines, PTT, Minesec, Minepat, Minrex et Minjec, et enfin, au ministère des Travaux publics.