Actualités of Friday, 22 April 2022

Source: www.camerounweb.com

'Le peuple est traumatisé', Cabral Libii dit ses 04 vérités à Paul Biya

C’est un peuple traumatisé par l’échec C’est un peuple traumatisé par l’échec


• Cabral Libii a écrit une tribune sur Facebook

• Il évoque la situation politique au Cameroun

• Le passé pèse sur le peuple selon lui


Le député à l'Assemblée nationale camerounaise Cabral Libii a publié une tribune intitulée « Comment devenir puissant ? L’impuissance apprise en politique : le cas du Cameroun ». Dans celle-ci, elle parle de la situation sociopolitique du pays, hier, aujourd’hui et demain. L’analyste politique explique que le peuple camerounais est victime de son passé.

Tout n’est pas sombre au pays de Paul Biya, présidence du RDPC, parti au pouvoir : « Le peuple camerounais est l’un des plus cultivés et des plus éveillés d’Afrique ».

Cependant, « c’est un peuple traumatisé par l’échec. Des échecs à répétition. Les acteurs de La lutte contre l’indépendance, largement soutenus par le peuple ont échoué à prendre le pouvoir, gracieusement remis à une autre personne ».

Là où ça devient intéressant, c’est que Cabral Libii se rappelle le passé : « Des mutins ont échoué leur tentative de coup d’Etat en 1984, ce qui à cette époque était la chose la plus réussie en Afrique. Un parti d’opposition, malgré sa victoire présumée, a échoué à accéder à la magistrature suprême en 1992. En 2008, les émeutes de la faim ont été écrasées par le pouvoir avant qu’elles ne puissent avoir l’ampleur attendue. Toutes les élections depuis 1992 sont émaillées de fraude, dans la plus grande indifférence de la communauté internationale ».

« Le peuple est perdant »

L’une des conséquences directes de tout ceci est le traumatisme national engendré : « Toute cette succession de traumatismes a fini par installer le peuple dans la résignation mentale et politique. Face à ce désarroi, le pouvoir dos au mur, reprend de l’assurance. Il se dit que s’il a déjà fait 30 ans au pouvoir, il peut faire 30 ans de plus. On rentre donc dans un cercle vicieux dans lequel seul le peuple est perdant.

Quelque part, Cabral Libii en veut à certains acteurs pessimistes : « Cette résignation politique du peuple est malheureusement alimentée par les discours défaitistes de certains acteurs politiques et leaders d’opinion. Ils utilisent (inconsciemment) des petites "cordes mentales" qui attachent le peuple à son fatidique sort ».

A ce sujet, renseigne le député Cabral Libii : « des raisons (parfois très pertinentes) seront mises en avant ; ils parleront de la préalable modification du code électoral, des procédures administratives tortueuses, du harcèlement (inadmissible) des autorités, du soutien réel ou imaginaire des grandes puissances coloniales au régime en place, de la trahison ou du non alignement de tel ou de tel autre acteur politique, etc. ».

Il faut y croire

On retrouve dans cette partie une récente intervention du Dr Jean Crépin Nyamsi qui doute que les partis de l’opposition puissent battre Paul Biya à la prochaine élection.

« Je vous prie, cessons d’être des instruments de programmation de l’échec dans les mains du régime. Vous êtes convaincu d’avoir fait une œuvre analytique intelligente. C’est le cas par ailleurs. Vous croyez pouvoir toucher les Camerounais au vif et les réveiller. C’est une intention indiscutablement noble », a répondu Cabral Libii.

Il a parachevé : « Vous commettez l’erreur de communication que beaucoup ont l’habitude de commettre : montrer uniquement les forces du régime et les faiblesses de l’opposition en croyant naïvement que c’est incitatif pour le peuple. Lorsque vous vous lanciez contre Samuel Eto’o Fils et les autres à la Fecafoot, je doute que vos chances étaient élevées. Mais vous y avez cru, et des gens vous ont supporté. Si nous voulons pousser les Camerounais à se lever, disons leurs que l’horizon est porteur de promesses ».