Un match de football qui devait se dérouler normalement s'est transformé en scène de guerre dimanche au Yong Arena Stadium. Dans un récit détaillé, un joueur de Fauve Azur Elite raconte les moments de tension et de terreur vécus lors de cette rencontre interrompue par des tirs, révélant les conditions extrêmes dans lesquelles le football camerounais tente de survivre dans les régions marquées par le conflit anglophone.
LE FILM DE BAMENDA VÉCU PAR FAUVE AZUR ELITE
Il était 13h lorsque nous quittions notre hôtel pour nous rendre au YONG ARENA STADIUM
Mais nous avions reçu l'instruction notre coach qui était à la réunion technique que nous devrions y aller sous escorte militaire , c'est ainsi qu'on s'est dirigé à la brigade où nous attendaient ces vaillants soldats, à notre arrivée les propos du commandant en chef ont attiré mon attention car il a dit pourquoi on vous envoie jouer dans cette ville, c'est lors de ces grands rassemblements que ces gens profitent pour semer le chaos et il peut y avoir un plus grand nombre de victimes,ce coin n'est pas à l'abri de toute intrusion par la suite ils se sont organisés(près de 30 hommes armés en tant de guerre, c'était spectaculaire mais nous avons compris la raison par la suite) en mettant deux véhicules devant le nôtre et à l'arrière,ont dit au chauffeur de ne pas s'arrêter et de suivre leurs vitesses , dans les regards des joueurs on pouvait apercevoir de la peur même comme ils s'efforçaient à le cacher, c'est ainsi qu'on allait à une allure soutenue et nous sommes arrivés au stade avec difficulté en quittant la route goudronnée pour prendre celle qui est non bitumée, là aussi comme les images le démontrent c'est un calvaire(des collines à monter avec des pierres)
Au stade tout se passe bien, échauffement, contrôle des licences, installation des populations ,
Pour ceux qui ne connaissent pas le YONG ARENA c'est un stade qui a un petit portillon juste pour filtrer quelques spectateurs sérieux, derrière les deux buts,il y a les bâtiments administratifs d'un côté et de l'autre le WC et deux chambrettes servant de vestiaire,l'armée est donc regroupée au niveau des bâtiments administratifs car c'est en hauteur et ça donne une bonne visualisation de la broussaille côté tribune délabrée (pas de places assises,juste du béton)
Le stade n'a pas de clôture,ni de grille de sécurité entre le public et les acteurs ce qui facilite les intimidations à l'encontre des équipes visiteuses et des officiels dont on peut comprendre leurs attitudes sur leur façon de manager,dans ces conditions il est difficile de s'exercer sans craintes
Le match est donc lancé dans cet esprit, après l'ouverture du score de FAUVE AZUR ELITE, les tensions ont commencé à monter puisque les visiteurs à ce moment là avaient l'ascendant et pouvaient alourdir le score ,mais il y avait de la maladresse , c'est ainsi que vers la fin de la première mi-temps PWD égalise,la foule est en liesse et l'arbitre siffle la mi-temps
c'est pendant cette joie,ce moment qu'on entend les premiers tirs, c'était d'abord comme un rêve,puis on se rend compte que les tirs vont en direction des hommes en tenues (militaires, gendarmes et police) c'est ainsi qu'ils disent à la foule couchez vous c'est en ce moment là qu'on découvre réellement que ça cuit des échanges sont houilleux , certains spectateurs courent chercher l'abri d'autres restent couchés,les joueurs rampent en allant dans les chambrettes servant de vestiaire,tout ce qu'on veut c'est l'arrêt de ces tirs, l'armée tire en avançant et couvre les civils, là maintenant nous vivons la réalité de ce coin et du quotidien des hommes en tenue, c'est le calvaire c'est irrespirable , après une trentaine de minutes,les tirs ont cessé les assaillants qui sont venus par trois voies et à motos ont couvert les 2/3 du stade à savoir derrière les bâtiments administratifs du stade, derrière les vestiaires et le plus grand nombre derrière la tribune à noter que derrière ces endroits ce sont des broussailles Infinis et les riverains disaient que ces gens ont créé des pistes dans cette brousse où ils viennent avec des motos
Comment on peut jouer un championnat dit professionnel dans ce genre de stade et de contexte où les vies sont menacées
Nous remercions ces braves hommes de l'armée Camerounaise sans eux seul Dieu sait