L’un des intellectuels camerounais des plus réputés devait rencontrer la presse il y a quelques jours. L’évènement a été interdit.
Christopher Fomunyoh était l’invité du « Café politique » le 30 août 2017. Il s’agit d’une rencontre, traditionnelle, entre le club de journalistes politiques du Cameroun (Club Po) et un invité choisi à l’avance. Mais l’évènement ne s’est pas finalement tenu.
Le 29 août 2017, le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé 1er, Cosmas Thierry Nama, a adressé une correspondance au président du Club Po, Georges Alain Boyomo. L’objet de la correspondance, l’interdiction de la rencontre entre les journalistes et le directeur Afrique du National Democratic Institute for International Affairs (NDI), une institution proche du parti démocrate américain, souligne L’Œil du Sahel du 4 septembre 2017.
La décision de l’autorité administrative a surpris le Club Po qui a, à son tour rendu publique une lettre dans la foulée. Dans les extraits publiés dans le journal, le Club Po fait part de « étonnement face à cette interdiction, car ce n’est pas la première fois qu’il organise un tel évènement ». Il rappelle que plusieurs personnalités ont déjà été reçues. « Ni John Fru Ndi (SDF), Maurice Kamto (MRC), Bernard Njonga (CRAC), et des ambassadeurs en poste à Yaoundé (Algérie, Canada, Suisse », peut-on lire.
Le Club po ne s’arrête pas à ce niveau. Il « dénonce cette démarche qui constitue une entorse aux lois de 90 sur les libertés publiques ainsi qu’une entrave à la pratique du journalisme et au droit à l’information ».
De son côté, rapporte le trihebdomadaire, Christopher Fomunyoh a publié un communiqué largement partagé sur les réseaux sociaux. L’universitaire considère cette interdiction « comme fâcheuse et inacceptable, en particulier au moment où nous avons besoin de débats constructifs et sereins pour aborder les différentes crises auxquelles notre pays fait face et les solutions à y apporter ».
A la suite de cela, le journal note que cette interdiction intervient dans un contexte marqué par la crainte du boycott de la rentrée scolaire dans les régions anglophones. Yaoundé aurait donc redouté la sortie d’une personnalité originaire de ces régions. Une bien curieuse posture, commente notre confrère.