S'il prend le risque d'ouvrir des primaires dans son propre parti politique, le RDPC, Paul Biya sera surpris de voir que des gens se sont préparés à le déposer et à s'accaparer du pouvoir.

Conseillé par ses stratèges et ses proches, le président du Cameroun depuis bientôt 45 ans, a refusé d'organiser un congrès en bonne et due forme, afin de désigner le candidat qui doit affronter les partis d'opposition de plus en plus adoubés par les soutiens massifs de la population qui a soif d'alternance.

Dans les rues, sur les réseaux sociaux, sur les plateaux télé et radio, les appels à la fin du régime Biya se font avec pression. Mais malgré cela, Biya a décidé d'étouffer toutes les velléités d'alternance et faisant annoncer sa candidature par Jean Nkuete dans une interview dans le quotidien d'Etat CameroonTribune.

Voici le point de vue de Dr Fridolin Nke à ce sujet

"Mais la désillusion c'est qu'en fait on voit comment l'inertie est en train de gouverner, c'est-à-dire qu'on voit que c'est un homme naturellement vieux, fini comme certains disent. Mais il y a encore des petits réflexes. Et ces réflexes là sont pour sa propre sécurité. On peut lire ça comme ça, mais on peut aussi dire qu'il y a une dynamique interne contre laquelle il ne peut rien.

Parce que les gens de plus en plus s'émancipent vous avez au palais, rien ne se cache. On peut avoir des bribes qui nous parviennent et là encore tu parlais il y a des camps qui s'affrontent. Chantal Biya qui dit que c'est mon mari ou personne c'est à dire c'est elle-même, Ngoh Ngoh, et Il y a aussi le petit Franck qui s'agite.

On peut voir le pouvoir est en train de lui échapper et c'est la raison pour laquelle il ne fait pas de congrès.

Il sait que tous ces gens autour de lui sont dangereux parce qu'il sait que quand on regarde l'article 20 des statuts qui dit que " sont délégués au congrès, les membres du comité central, les membres de bureau nationaux, des organes spécialisés, les présidents de section du parti et celle de ces organismes" Et là, ce qui est intéressant, "les militants exerçant les fonctions de parlementaire, des membres du gouvernement et assimilés, des membres du Conseil économique et social", Ngoh Ngoh est à l'intérieur et c'est dangereux.

Il y a deux dangers contre lesquelles Biya doit se prémunir, le premier danger c'est ces gens-là, qui ont tout fait, qui ont fait toute la vie, ils ont travaillé à son rayonnement, qui ont initié des choses terribles parce qu'ils devaient couvrir ses enfants. Donc là il les tient et ils se tiennent.

Mais il y a aussi le danger qui vient de l'extérieur. Ces multinationales, ces supers puissances qui lui font le chantage quotidien et qui ont déjà noyauté autour de lui".