• Le préfet Djikdent a pris un arrêté resserrant les mesures de sécurité
• Les ONG ont crié à la restriction des libertés
• Pour le préfet, son arrêté n’est pas destiné à restreindre les libertés
Le 12 juillet dernier en effet, au lendemain de l’explosion d’une bombe artisanale au marché Mokolo à Yaoundé, le préfet Djikdent a pris un arrêté resserrant les mesures de sécurité. L’une de ces mesures interdit tout dépôt ou l’abandon de colis dans les lieux publics et fait d’un suspect dangereux, tout détenteur d’un colis non justifié contenant des écrous, billes, clous, morceaux de fer, etc. Pis encore, le préfet décide que « est également suspect, toute personne qui se réjouit des difficultés de l’Etat ou souhaite voir l’Etat en difficulté ». Une disposition qui a suscité le tollé.
L'explosion qualifiée d’attaque terroriste par les autorités a fait des blessés et intervient une semaine après une autre attaque toujours au marché Mokolo.
Au sein de l’opinion cet arrêté a suscité les réactions des ONG qui ont crié à la restriction des libertés individuelles. Lors d’une réunion de sécurité qu’il a présidée hier dans ses services, le préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent (photo), a tenté de rassurer sur la polémique provoquée par un de ses arrêtés. « Les mesures que nous prenons ne sont pas destinées à restreindre ou à être des obstacles pour l’exercice des libertés », a déclaré l’autorité administrative.
Mais d’après le préfet, la nature de la menace nécessite des mesures particulières. « Jusqu’ici nous avons connu un calme, et on a mis l’accent sur la protection des personnes et de leurs biens. L’insécurité veut prendre une autre forme. Nous devons donc anticiper et étouffer dans l’œuf toutes velléités ».
Pour cela, il annonce l’activation des comités de vigilance dans les quartiers. « Nous avons instruit les sous-préfets de redynamiser les comités de vigilance dans tous les quartiers. Ce sont les chefs qui gèrent ces comités de vigilance de proximité et ils doivent se sentir également concernés ».