Dans son édition du 17 janvier 2017, le quotidien Le Jour rapporte que le Préfet de la Vina et le Sous-préfet de Ngaoundéré 2e exigent 100 000FCFA aux chefs traditionnels pour l’organisation de la réunion de coordination administrative qui doit se tenir dans les prochains jours.
«C’est obligé pour nous, chefs traditionnels. Dès qu’un évènement est en vue, nous cotisons pour l’organisation», déclare Jaoro Iya, autorité traditionnelle dans la localité. Le quotidien précise que c’est selon l’activité et la fonction de la personne que le montant est fixé. Ainsi, on apprend que les chefs de villages de l’Arrondissement de Ngaoundéré 2e versent la somme de 100 000FCFA. Les chefs de quartier du centre urbain versent 50 000 FCFA, les grandes élites en fonction de leurs moyens, les commerçants et éleveurs 50 000 FCFA et 25 000 FCFA.
Cette situation qui est embarrassante aujourd’hui pour les chefs traditionnels de la Vina a conduit des opérateurs économiques à solliciter l’intervention du Chef de l’État. Car, ne reste pas impunis celui qui ne cotise pas.
La situation est idem pour les tenanciers de petits commerces. «Tout commerçant qui ne contribue pas reçoit après la visite des agents des impôts et autres fonctionnaires de finances», déclare Alhadji Hamidou. Commerçant au petit marché de Ngaoundéré, sa participation à la collecte a été de 10 000 FCFA.
Le chef Djaoro Iya déclare lui aussi que «Si vous refusez c’est au commissariat spécial que vous êtes convoqué pour outrage à l’autorité administrative».
Approché par le quotidien pour voir plus clair dans cette situation, le Sous-préfet de Ngaoundéré 2e a dit que la pratique n’est guère nouvelle. «Ce n’est pas nouveau dans l’Adamaoua. J’ai voulu proposer une participation de 25 000 FCFA. Ce sont les chefs qui ont décidé de verser 50 000 FCFA. C’était au cours d’une réunion dans mes services. Cet argent va permettre de nourrir et héberger les autres Sous-préfets de la Vina ainsi que leurs chauffeurs».
Joint au téléphone par le journal, le Préfet a dit ne pas être au courant de cette affaire et s’est refusé de tout commentaire.