Dans une interview accordée à la Radio Equinoxe, Maitre Jackson Ngnié Kamga, bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Cameroun a résumé les principales revendications des avocats anglophones dont la grève a été un des points de départ des manifestations observées récemment dans les villes de Bamenda, Buea et Kumba.
«Les avocats exerçant dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest estimaient simplement que la manière dont la justice est rendue dans ces Régions n’était pas conforme au Common law qu’ils ont appris. Et cela est dû en partie au fait que des magistrats qui ne comprennent ni la culture anglophone ni la culture du Common law, qui ne s’expriment pas bien en anglais, exercent et rendent des décisions dans cette partie du pays.
Les avocats anglophones estiment à juste titre qu’au niveau de la Cour Suprême, il faut instituer une section réservée à l’examen les recours en provenance des juridictions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. En anglais, ils appellent cela ‘’Common law bench at the suprême Court’’, où il doit avoir moins de 300 anglophones. Ce qui pose le problème de leur redéploiement», a-t-il expliqué.
Pour tenter de résoudre durablement ce problème, le patron des avocats du Cameroun croit qu’ «il est temps de penser à instituer une section anglophone au niveau de l’ENAM (École nationale d’administration et de magistrature, NDLR), avec un recrutement spécifique pour les anglophones de manière à rééquilibrer les chiffres qu’il y a entre les magistrats anglophones et les magistrats francophones».