Marafa Hamdidou Yaya, l'ancien SGPR et homme fort du régime de Yaoundé n'aurait pas dû parler aux journalistes de Jeune Afrique. Lui même avait prédit qu'après son interview, ses conditions de détention allaient s'empirer.
Et c'est ce qui est arrivé. Marafa Hamidou Yaya, qui s’est exprimé dans Jeune Afrique voici deux mois, a vu se restreindre les droits de visite de ses proches. Et, il n’a toujours pas obtenu l’autorisation d’aller se faire soigner à l’étranger.
En effet, depuis sa cellule, l'ancien baron du régime Biya a reçu des journalistes de Jeune Afrique, à qui il a dénoncé la volonté du régime de le laisser devenir aveugle et pire, mourir lentement en prison.
Dans l'interview, il estime que son ancien mentor ne l'a pas trahi, en le faisant arrêter et en le déposant à la prison. Cela d'autant plus qu'il n'existait pas un pacte entre eux.
Voici ce qu'il dit à ce sujet à nos confrères de Jeune Afrique
"Nous n’avions aucun pacte. Il ne m’avait jamais assuré de son appui ou de son amitié, et je ne lui avais jamais demandé de le faire. Je reste honoré des importantes responsabilités qu’il m’a confiées, car elles m’ont permis d’œuvrer au bien du pays, à ma mesure et malgré les nombreuses résistances auxquelles j’ai fait face".
"Si trahison il y a, ce n’est pas vis-à-vis de moi, mais envers notre Constitution, qui fait du président de la République le garant de l’indépendance de la justice. Or, ainsi que l’illustrent mon cas personnel et de multiples scandales récents, la justice est instrumentalisée au vu et au su de tous".
"Le peuple camerounais est le témoin désabusé et inquiet de cette dérive. Je pense au philosophe Pascal : ne pouvant fortifier la justice, le président a justifié la force".