Le cinéma, c’est leur rêve et ils voudraient en faire leur métier, vivre de leur passion. Le Festival Ecrans noirs à Yaoundé, au Cameroun, organise jusqu’au samedi 23 juillet un concours de courts métrages intitulé « 10 jours pour un film », le délai imposé pour écrire, tourner et monter son projet. Trois étudiants sont en finale.
Un immeuble en bord de route, quartier Fokou Ndong, à Yaoundé. Dans les étages, Félicia Asseh, 24 ans, étudiante en production cinéma, met la dernière main à son film. « C’est la postproduction : rassembler les images. »
« L’enfer, c’est mon genre »
Le titre du film de Felicia ? L’enfer, c’est mon genre. Autrement dit, quand être une fille est un calvaire. « Cela parle d’une jeune fille qui a perdu sa mère, il y a deux mois. Elle est restée avec son beau-père et les fils de ce dernier. Son demi-frère Eric la viole depuis un an. Et quand il la viole une énième fois, elle tombe enceinte. »
« Le public camerounais a besoin de ça »
Sexe, trahison… tout ce qu’aime le spectateur camerounais. Du moins, Felicia Asseh l’espère : « Je me dis que le public camerounais a besoin de ça, parce que si on crée de plus en plus de thèmes de ce genre dans lesquels il se reconnait, je pense que les gens viendront vers le cinéma. Aujourd’hui, j’avoue qu’il n’y a plus beaucoup de personnes qui s’intéressent à cela. Quand tu dis à quelqu’un que tu crois au cinéma, il éclate de rire. »
Samedi, fini de rire. Il y aura les résultats du concours. À la clé, trois semaines de formation à Berlin et un chèque d’un million de F CFA.