Actualités of Wednesday, 27 December 2017

Source: journalducameroun.com

Le rapatriement des réfugiés nigérians au Cameroun va débuter en 2018

L’annonce est du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari L’annonce est du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari

« Selon l’accord tripartite signé entre le HCR [Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, Ndlr], le Nigeria et le Cameroun, le rapatriement volontaire [des réfugiés nigérians au Cameroun, Ndlr] va commencer à partir du 8 février 2018 », assure Midjiyawa Bakari, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun.

En d’autres termes, les Nigérians ayant trouvé refuge au Cameroun pour échapper aux exactions de la secte Boko Haram pourront, de leur gré, retourner chez eux. Ils seront simplement encadrés par les autorités camerounaises, censées assurer leur escorte.

La question des réfugiés nigérians au Cameroun est une problématique sensible. Le 10 novembre dernier, le représentant permanent du Cameroun aux Nations unies a dû répondre aux préoccupations du Comité des Nations unies contre la torture. L’organe demandait pourquoi 100.000 Nigérians avaient été expulsés du Cameroun par les forces de défense du pays. Anatole Fabien Marie Nkou avait alors apporté quelques précisions.

« La délégation [camerounaise, Ndlr] s’est dite surprise par la mention de l’expulsion de cent mille réfugiés nigérians du Cameroun. Elle a fait observer que 80 000 Nigérians vivent actuellement et paisiblement en tant que réfugiés au Cameroun », avait-il affirmé.

Embarras

Quelques semaines avant cette interpellation, précisément le 22 septembre 2017, l’Organisation non gouvernementale Human right watch avait publié un rapport dans lequel elle accusait l’armée camerounaise d’avoir procédé à l’expulsion de 100 mille réfugiés nigérians, « afin de freiner l’expansion du terrorisme ».

Sur la base de nombreux témoignages, l’Ong accusait les militaires camerounais d’avoir torturé, agressé et exploité sexuellement des réfugiés nigérians dans des régions frontalières reculées de la région de l’Extrême-nord. Faux, avait rétorqué Issa Tchiroma, le ministre camerounais de la Communication.

Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, lui, n’a pas souvent caché son embarras face à l’afflux massif des réfugiés nigérians. Le 19 juin 2017, Midjiyawa Bakari s’est rendu à Kolofata (département du Mayo-Sava) pour constater qu’un camp improvisé y accueillait environ 900 réfugiés nigérians.

S’il n’a pas pu les déplacer sur-le-champ, il a déclaré au cours d’une interview que « ce camp n’est pas sécurisé… On ne sait pas qui est qui. Je pense qu’il est bon que ces populations rentrent chez-elles ».