Actualités of Thursday, 21 April 2016

Source: cameroon-info.net

Le roi des Bamoun accusé par Albert Dzongang

Le sultan Ibrahim Mbombo Njoya, roi des Bamoun et sénateur RDPC Le sultan Ibrahim Mbombo Njoya, roi des Bamoun et sénateur RDPC

Il y a trois ans (2013), le processus de fusion entre la Dynamique, parti politique créé et dirigé par Albert Dzongang et le Social Démocratic Front (SDF) principal parti de l’opposition, semblait en très bonne voie.

Dans une interview accordée au quotidien Le Messager en mai 2013, Dzongang affirmait d’ailleurs triomphalement que «la Dynamique et le SDF font un seul parti maintenant».

Il ambitionnait par ailleurs une coalition plus large, constituée des partis issus du «G7» (SDF, PADDEC, AFP, CPP, la Dynamique, ADD et UDC).

Si la dislocation du «G7» semblait entamée à cette période, Albert Dzongang fondait beaucoup d’espoir sur cette union avec le parti de Ni John Fru Ndi. «Le véritable problème de l’opposition, à l’heure actuelle, est de savoir comment aller ensemble. Il y a nécessité de s’unir.

Pour l’instant, les militants de la Dynamique, de l’Add et du SDF comprennent cet enjeu. C’est le seul moyen pour contourner la loi qui ne veut pas de candidature indépendante. La loi ne veut pas de liste panachée et il nous reste à fusionner dans un grand parti», avait-il jubilé.

Très tôt malheureusement, puisque cette initiative n’était pas allée jusqu’au bout pour des raisons pas vraiment élucidées jusque-là.

Mais à en croire Dzongang, le sultan Ibrahim Mbombo Njoya, roi des Bamoun et sénateur RDPC, aurait joué un grand rôle dans l’échec de cette démarche, en plus des proches collaborateurs du chairman qui lui auraient aussi fortement déconseillé l’ancien cadre du RDPC.

«Quand on a voulu s’unir, quand la Dynamique a voulu se fondre dans le SDF, John Fru Ndi a essuyé un combat interne, d’abord de ses propres députés qui étaient des porteurs de sacs vers le RDPC… Jusqu’au jour où lui-même me dit qu’il ne comprend rien, que le sultan l’a appelé pour lui dire qu’il faut qu’il fasse attention à moi, que « tout sauf Dzongang».

J’ai été étonné, mais c’est Fru Ndi qui me l’a dit et j’ai compris que c’était dans l’eau», a-t-il expliqué au cours de l’émission «Entretien avec», dont il était l’invité sur STV, le jeudi 14 avril 2016. Albert Dzongang dit être craint à la fois par le RDPC et les partis de l’opposition qui l’ont toujours perçu comme un « pion du parti au pouvoir».

D’ailleurs, au lendemain de l’annonce de son retour au RDPC via une lettre du Secrétaire Général du parti adressée au Chef de l’État et qui a fuité dans la presse, John Fru Ndi avait eu l’occasion de dire tout le mal qu’il pense de cet homme politique. «Il a essayé de me piéger, de prendre des photos avec moi à l’aide des caméras pour montrer que j’étais en train de le supporter. Après cela, il a créé son propre parti.

Donc, il est venu soi-disant qu’il veut travailler avec nous dans l’opposition, plus tard, il est encore venu me voir qu’il veut dissoudre son parti et travailler avec nous dans le SDF. Je lui ai dit que je souhaitais qu’il travaille dans les Haut-plateaux, mais il a refusé et est allé supporter ce monsieur qui a une grande poissonnerie à Bafoussam afin de permettre à celui-ci de battre le SDF, d’avoir la mairie RDPC à Bafoussam», avait-il réagi dans les colonnes du quotidien Le Jour.

Il accusait aussi d’avoir voulu l’utiliser pour se positionner. Dans l’opposition en général, l’ancien député RDPC ne jouit visiblement plus d’une grande crédibilité, même s’il se dit toujours courtisé par différents partis.