Le tribunal abandonne les charges contre le notaire de Maroua.

S’achemine-t-on vers le dénouement heureux de l’affaire Harissou ? Contre toute attente, le tribunal militaire a rejeté en fin de semaine dernière, toutes les charges qui pesaient sur Me Harissou et son co-accusé Aboubakar Siddiki. On se souvient qu’ils étaient poursuivis pour « assassinat, détention de ports illégaux d’armes de guerre, hostilité contre la patrie et révolution. » La dernière charge « outrage à chef de l’Etat » imputé à Me Harissou seul, n’a pas pu résister à la perspicacité des experts commis par le tribunal. C’était un grossier montage.

Plus de deux ans de détention et 12 renvois pour qu’on en arrive à la conclusion qui s’imposait : l’annulation des preuves qui en réalité, avaient été fabriqués dans un des laboratoires de la Dgre, pour les besoins de la cause.

Commentaire de Me Mbuny : « Le tribunal militaire a annulé tout ce qui est venu de la Dgre.Première victoire. » Il ne reste plus dans le dossier que le procès-verbal d'enquête préliminaire du Sed et l'ordonnance de renvoi du juge d'instruction. Le rapport de l'expert Bell Bitjoka a été déterminant pour le rejet des « preuves » : CD-vidéo et bandes d'écoute, portables ou ordinateurs saisis dans le dossier. On se retrouve donc sur un dossier classique basé sur les simples déclarations des accusés.

Pour Me Mbuny: « Ce dossier qui a été monté au départ par la Direction générale de la recherche extérieure perd donc les principaux éléments de l'accusation, dès lors que le tribunal a déclaré nuls tous les éléments en provenance de cette institution y compris les procès-verbaux des auditions qui y ont eu lieu. C'est une première victoire du droit ».

S'achemine-t-on alors vers la fin du dramatique feuilleton Harissou ? Le 10 mars prochain, les accusés seront appelés à présenter leur défense….