Alors que le Cameroun s'apprête à célébrer le 6 novembre les 42 ans de pouvoir du président Paul Biya, l'opposant Denis Emilien Atangana a livré une analyse sévère du bilan de ce long règne.
Selon Atangana, interrogé par la chaîne Canal 2 International, cet anniversaire s'apparente davantage à une "commémoration des échecs accumulés" qu'à une véritable célébration des succès. Il déplore que "pour une démocratie, ce n'est pas joli de célébrer 42 ans de régime".
L'opposant pointe du doigt l'absence de renouveau sous la présidence Biya, qui a "traîné le monde au renouveau, mais pour quel résultat ?". Il estime que ces quatre décennies de pouvoir ont coïncidé avec une "sclérose apparente des institutions", le président ayant "concentré tous les pouvoirs, laissant les questions cruciales de gouvernement et de gouvernance sur le chemin de l'oubli".
Atangana dénonce également les problèmes de corruption, d'inefficience et d'absence de dialogue qui minent le Cameroun sous le régime Biya. Selon lui, les promesses de développement et de modernisation n'ont été que "des mots vides", laissant la population en proie à une précarité grandissante.
Pour l'opposant, la vie quotidienne des Camerounais est marquée par cette précarité, tandis que "les élites se gorgent de richesses au sommet d'un système qu'ils ont verrouillé pour préserver leurs intérêts". Un avis qui fait écho aux critiques de nombreuses voix dissidentes dénonçant un régime qui "se contente de masquer les problèmes au lieu de les résoudre"