L'annonce d'un accord entre le Cameroun et le Canada concernant le rapatriement des débiteurs défaillants soulève des inquiétudes au sein de la diaspora camerounaise, particulièrement parmi les milliers d'enseignants ayant récemment émigré. Une situation qui met en lumière les zones d'ombre de l'exode des cerveaux camerounais.
La récente révélation d'un accord entre le Cameroun et le Canada pour le rapatriement des personnes ayant contracté des crédits bancaires non remboursés fait trembler la diaspora camerounaise. Cette nouvelle prend une dimension particulière après que Vincent Sosthène Fouda a révélé que pas moins de 35 000 enseignants camerounais avaient rejoint le Canada en 2023, un chiffre qui témoigne d'un exode massif des compétences.
La situation est d'autant plus préoccupante que le ministère des Enseignements secondaires du Cameroun, sous la direction de Nalova Lyonga, vient d'annoncer la suspension de salaire de 2 326 personnels en position d'absence irrégulière. Une décision qui pourrait compliquer davantage la situation financière de ceux ayant contracté des prêts avant leur départ.
L'accord, dont l'application est prévue pour mars 2025, soulève plusieurs questions cruciales : Quelle proportion de ces 35 000 enseignants est concernée par des crédits non remboursés ? Quelles seront les modalités exactes de ces "interpellations" annoncées ? Comment ces mesures s'articuleront-elles avec le statut de résident de ceux déjà bien intégrés au Canada ?
Pour Vincent Sosthène Fouda, cette situation n'est que la conséquence d'un problème plus profond : "Le salaire des enseignants camerounais est le plus bas de la sous-région", rappelle-t-il, soulignant que l'exode est avant tout le symptôme d'un malaise social.
Si certains membres de la diaspora, comme le journaliste Cédrick Noufélé, ancien rédacteur en chef d'Equinoxe TV, ont réussi leur intégration, la menace d'un rapatriement forcé plane désormais sur ceux qui n'ont pas honoré leurs engagements bancaires au Cameroun.
Cette situation met en lumière le dilemme auquel font face de nombreux professionnels camerounais : rester dans leur pays avec des conditions salariales difficiles ou tenter l'aventure à l'étranger, parfois au prix d'un endettement risqué.