Actualités of Monday, 28 August 2017

Source: cameroun24

Les Camerounais fuient la ville Douala

Des habitants de Douala déménagent pour fuir les inondations Des habitants de Douala déménagent pour fuir les inondations

En effet, là où ses voisins abandonnent leurs maisons pour se faire héberger par des parents ou louent des appartements dans les quartiers non inondables, Tchanou, lui, rentre carrément au village.

Ainsi, durant tout le temps qu’une partie de la ville de Douala est sous les eaux, ce père de famille retourne parmi les siens à l’ouest du pays pour, dit-il, travailler dans la ‘’plantation familiale’’. Il y restera le temps que les eaux se retirent de sa maison citadine avant de revenir la réoccuper.

Observable à chaque saison des pluies, cette grande transhumance est l’œuvre principalement des habitants des centres administratifs, résidentiels et commerciaux de Bonanjo, Bonapriso et Akwa ainsi que des populations des zones marécageuses de Bépanda, Bonaberi ou New-Bell.

Dans d’autres localités comme les quartiers Essengué dans le 1er arrondissement, Kolmintang dans le 2è, Kondi dans le 3è ou Mabanda dans le 4è arrondissement, c’est le même sauve-qui-peut.

Pourtant, la majorité de ces sinistrés restent stoïquement sur place ‘’pour, dit l’un d’eux, affronter l’eau, parce que nous n’avons pas où aller’’.

Contrairement aux deux dernières années où cette psychose des inondations a été endeuillée par cinq morts, cette année il n’y a pas eu de perte en vie humaine.

Cependant, les dégâts matériels sont déjà très importants avec, parfois, des maisons partiellement ou entièrement emportées par la furie des eaux qui tombent dru sur Douala depuis le mois de juin.

Dans leur fuite comme dans leur cohabitation avec les eaux de pluie, les sinistrés de Douala jettent un regard mêlé d’interrogation et de reproche au Gouvernement, apparemment impuissant à leur sort. Un euphémisme pour ne pas taxer pas les autorités d’insensibles au drame qui se joue chaque hivernage sous leurs yeux.

En 2015, le Gouvernement, de concert avec la Communauté urbaine de Douala, avait annoncé le déblocage ‘’en situation d’urgence’’ de 100 milliards de FCFA en vue ‘’d’offrir un meilleur cadre de vie aux Doualais’’.

Dénommée Programme d’urgence contre les inondations (PULCI), l’initiative, placée sous la coordination des ministères de l’Habitat et du Développement urbain, devait s’exécuter avec la participation des ministères des Domaines et des Affaires foncières, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, de l’Economie, de la Planification du développement et de l’Aménagement du territoire, des Finances et des municipalités.

Deux ans après, les grandes promesses tardent à se concrétiser du côté du PULCI où en dehors du curage de ‘’quelques drains et caniveaux’’ rien de concret n’a été accompli en faveur des populations sinistrées.

Les autorités ont été ‘’noyées dans les eaux de l’inertie’’, raillent les populations sinistrées, faisant étrangement de l’humour inspiré de leur sort peu enviable et les promesses sans lendemain de l’Etat.