La guerre de tranchées s'installe entre les deux camps, chacun défendant son staff et ses hommes, à grands renforts d'arguments juridiques. Le 8 mai, Samuel Eto'o explose sa colère devant Cyrille Tollo et Marc Brys, venus au siège de la Fecafoot pour une réunion. Les images de la scène, diffusées sur les réseaux sociaux, bouleversent le pays.

Des personnalités se pressent pour tenter de résoudre la situation : Samuel Mvondo Ayolo, Oswald Baboké, les ministres Philippe Mbarga Mboa et Grégoire Owona, et Narcisse Mouelle Kombi, qui tente de faire intervenir l'ambassadeur de Belgique, Éric Jacquemin. Cependant, le rendez-vous est annulé officiellement en raison d'un emploi du temps trop chargé.

L'ambassade de Belgique confirme que l'ambassadeur n'avait aucune intention d'honorer l'invitation, craignant de se retrouver pris entre deux feux ou de politiser davantage l'affaire. Néanmoins, l'ambassadeur a reçu Marc Brys à la demande de ce dernier et lui a assuré de son soutien.

La crise porte aujourd'hui tout autant sur le style de gouvernance du Cameroun, sur les "hautes instructions" présidentielles de plus en plus contestées, et sur la gestion des deniers publics que sur le management à la Fecafoot ou sur la guerre des clans au sommet du pouvoir. Invoquant à nouveau la figure tutélaire de Paul Biya, Samuel Eto'o a tenté de dissiper les soupçons sur ses ambitions politiques en rappelant qu'il n'était pas "candidat à la présidence du Cameroun". Malgré cela, l'ancien attaquant a désormais les deux pieds dans le marigot politique.