Actualités of Wednesday, 16 November 2016

Source: cameroon-info.net

Les avocats camerounais à l’école de l’expertise américaine

Les avocats du Barreau du Cameroun Les avocats du Barreau du Cameroun

Toujours en quête des outils pour assurer au mieux la défense des personnes passibles de la peine de mort, les avocats membres du réseau camerounais contre la peine de mort (RACOPEM) et quelques confrères venus de Paris ont participé à un atelier de renforcement des capacités, ce mardi 15 novembre 2016 à Douala. Ils ont été entretenus par une délégation du Cornell Center on the Death Penalty Worldwide, basé à New York aux États-Unis, conduite par sa directrice exécutive, Delphine Lourtau.

Le thème retenu pour cet atelier à savoir : « L’aveu dans le procès des personnes passibles de la peine de mort » n’a pas été choisi fortuitement. En effet, les avocats membres du Racopem disent avoir constaté que la plupart des personnes condamnées à mort ont généralement fait des aveux au cours de l’enquête préliminaire. Mais seul problème : « Il se trouve que ces aveux ont été obtenus pour la plupart en violation des normes équitables qui régissent le procès. Ils s’obtiennent parfois via des procédés comme l’hypnose, les promesses et la violence », regrette Maitre Nestor Toko, avocat au barreau du Cameroun et président du Réseau des avocats camerounais contre la Peine de mort.

Cette rencontre avait donc pour but de donner aux avocats, des outils pour pouvoir questionner avec efficacité les aveux des personnes condamnées à mort afin de s’assurer qu’il correspondent à la vérité. « Nous sommes partis du constat que beaucoup d’avocats semblaient ne pas avoir des outils nécessaires pour une défense efficace. Et donc, nous savons quel est le rôle que les avocats peuvent jouer dans l’abolition de la peine de mort de façon générale et particulièrement sur le terrain judiciaire. Et c’est la raison pour laquelle nous avons estimé qu’il était opportun de renforcer leurs capacités surtout relativement aux aveux qui sont quand même un mode de preuve qui pourrait désarmer aussi bien l’avocat que le juge », explique le président du réseau.

Mais au-delà de cet apprentissage, il était surtout question d’un partage d’expériences et d’expertises entre les avocats abolitionnistes camerounais et les responsables Cornell Center on the Death Penalty Worldwide qui mènent également cette lutte aux États-Unis où la Peine de mort est encore appliquée dans une minorité d’États. « Nous voulons promouvoir des échanges transfrontaliers entre différentes organisations de la société civile, entre parlementaires et autres représentants de l’État qui sont engagés sur la question de l’abolition et qui veulent faire partie de cette mouvance qui reconnait la peine de mort comme une violation des Droits de l’Homme » a expliqué Delphine Lourtau, Directrice exécutive du Center of Death Penalty Worldwide.

Le Réseau des Avocats camerounais contre la Peine de mort (RACOPEM) a vu le jour le 15 mai 2015. Elle a pour vocation d’œuvrer au niveau national, régional et international afin d’inciter le Cameroun à officialiser le moratoire sur les exécutions, à adopter un texte législatif abolissant la peine de mort et à ratifier l’OP2.