Actualités of Tuesday, 14 May 2024

Source: www.camerounweb.com

Les bandits : Paul Atanga Nji sort les artilleries lourdes et fracassent tout

Paul Atanga Nji Paul Atanga Nji

Le gouvernement camerounais a réaffirmé sa position de ne pas négocier avec les sécessionnistes anglophones, en réponse à l'appel à un cessez-le-feu et à des discussions franches lancé par Capo Daniel, ancien porte-parole indépendantiste anglophone.

Dans une déclaration publiée début mai, Capo Daniel a appelé à "mettre fin aux hostilités contre l'État" pour "des négociations directes" afin de parvenir à un accord pour l'autonomie des deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Désormais, il ne revendique plus l'indépendance, mais l'autonomie de ces deux régions.

Pour Capo Daniel, il est important d'adopter une approche non-violente dans le combat pour l'auto-détermination. "Nous appelons nos forces à garder leurs armes uniquement pour se défendre jusqu'à ce que des négociations aient lieu avec Yaoundé", a-t-il lancé.

Cependant, le ministre de l'Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, a clarifié la position du régime de Yaoundé en réponse à cette sortie. Pour le MINAT, les groupes armés doivent se rendre sans condition préalable.

"Les terroristes doivent cesser de rêver et doivent se rendre sans préalable… Un gouvernement légitime ne discute pas avec les bandits", a-t-il lancé. "Capo Daniel veut se donner une importance qu'il n'a pas et qu'il n'aura jamais", a conclu Paul Atanga Nji selon des propos rapportés par le REDHAC dans un communiqué en date du 8 mai.

Cette position du gouvernement camerounais est en ligne avec sa politique de longue date de ne pas négocier avec les sécessionnistes anglophones, qu'il considère comme des terroristes. Les autorités camerounaises ont toujours insisté sur le fait que la crise dans les régions anglophones ne peut être résolue que par le biais du dialogue et de la réconciliation, mais pas par la violence ou la sécession.

La crise dans les régions anglophones du Cameroun a éclaté en 2016, lorsque des avocats et des enseignants ont commencé à protester contre ce qu'ils considéraient comme une marginalisation de la part du gouvernement majoritairement francophone. Depuis lors, la crise s'est transformée en un conflit armé entre les forces de sécurité camerounaises et les groupes séparatistes anglophones, qui ont déclaré l'indépendance de la région sous le nom d'"Ambazonie".

Le conflit a fait des milliers de morts et a forcé plus de 700 000 personnes à fuir leurs foyers, selon les Nations unies. Les groupes de défense des droits de l'homme ont accusé les deux parties de violations des droits de l'homme, notamment de meurtres, de viols et d'enlèvements.

Le gouvernement camerounais a lancé plusieurs initiatives pour résoudre la crise, notamment la création d'un comité de désarmement, de démobilisation et de réintégration pour les combattants séparatistes et la tenue d'un grand dialogue national en 2019. Cependant, les groupes séparatistes ont rejeté ces initiatives, exigeant plutôt l'indépendance totale de la région.

La position réaffirmée du gouvernement camerounais de ne pas négocier avec les sécessionnistes anglophones risque de prolonger le conflit et de rendre plus difficile la recherche d'une solution durable à la crise. Les appels à un cessez-le-feu et à des discussions franches lancés par des personnalités telles que Capo Daniel pourraient offrir une opportunité de mettre fin aux violences et de trouver une solution pacifique à la crise, mais cela nécessiterait une volonté politique de la part des deux parties.