Au cours d'une table ronde tenue le 16 Mai 2016 à Ebolowa sur le rôle des chefferies traditionnelles dans le processus d'intégration et d'unité nationale, les chefs traditionnelles du Sud conseillent la polygamie qui, selon eux, est un facteur fondamental d'intégration et d'unité nationale.
Cette table ronde se tenait dans le cadre des activités liées à la célébration de la 44ème fête nationale de l'unité.
Les panelistes, tous chefs traditionnels triés sur le volet ont tour à tour expliqué que la polygamie prise comme telle dans le contexte Camerounais et même Africain est un droit et la monogamie, une exception. De l'avis des chefs traditionnels, le mariage n'a pas toujours été seulement qu'une affaire entre un homme et une femme, mais entre deux communautés qui voyaient en cette relation un foisonnement éternel, parce que des cas de divorce n'étaient pas prévus. Plus un homme épousait plus de femmes, plus les communautés se rapprochaient et vivaient en harmonie. Il y avait les neveux ici, les oncles par là et vice versa.
Cela faisait en sorte que personne dans ces communautés ne pouvait prendre sur lui d'aller faire du mal ici ou là. Pour prendre le cas des chefs traditionnels, Sa Majesté René Désiré Effa, président du conseil Régional des chefs traditionnels du Sud a affirme que le fait qu'un chef traditionnel allait épouser une fille de l'extrême-nord, une fille de l'Est, une autre de l'Ouest ou du Littoral par exemple, renforçait les liens entre les familles et ces peuples. Ainsi donc, l'intégration et l'unité étaient réelles. Pour lui, les jeunes devraient rentrer au village s'imprégner des us et coutumes qui enseignent la généalogie des familles des clans et même des ethnies.
Il affirme que la polygamie est un pouvoir, dans la mesure où elle permet au chef ou à un tiers de prêcher par l'exemple. Même si d'aucuns y voient l'esclavage ou l'absence d'amour. Ici, on a donné l'exemple d'un chef qui veut que l'on mette la propreté dans le village, il devrait être en tête avec ses femmes et ses enfants. S'agissant des autres panelistes notamment leurs majestés Bruno Mvondo, chef de Bityli Minkok et Emmanuel Beh Atangan, Roi de Mebae, la palabre est une expression vivante utilisée par les chefferies traditionnelles pour gérer traditionnellement les conflits entre les communautés. Et cela se passe de manière qu'aucune partie n'ait tort mais plutôt le conflit.
Cela se fait de manière à rapprocher les belligérants et un pacte se faisait pour taire définitivement le conflit. La palabre se tenait soit dans une grotte, au pied d'un arbre ou dans l'Abba. Un lieu de sagesse, de restauration et d'identification pour les passants où les jeunes apprenaient l'art oratoire, la généalogie du clan, les contes et les proverbes.
Cette conférence modérée par Aimé Francis Amougou, d'agence Sopecam/Sud a connu une phase questions réponses qui a permis aux panelistes de recommander la polygamie qui selon eux, est un facteur d'intégration et d'unité nationales qu'il faudrait d'ailleurs encourager au Cameroun.