Depuis plusieurs semaines, le Cameroun tout entier, est secoué par des « délestages Search délestages sauvages ». Conséquence, les petits commerçants et les ménages les plus pauvres, paient le plus lourd tribut, de l’effondrement du secteur de l’électricité, que les autorités, bien qu’ayant vu venir, n’ont pas su anticiper pour empêcher.
Les populations de toutes les villes du triangle national, sont sous le choc. Des coupures d’électricité à n’en plus finir, qui durent de 7 heures à 24 heures, parfois deux jours ou plus. Dans les taxis, sur la rue, dans les bureaux, dans les médias,… les camerounais rencontrés, ou interrogés partagent une expression : « Eneo,- nom de l’opérateur de secteur de l’électricité-, est le sponsor officiel de l’obscurité ».
Marie Sergette Essama, habitante du quartier Mvog-Ada, propriétaire de bar, avoue avoir perdu un appareil électroménager du fait des coupures intempestives, « avec toutes ces coupures, je viens de perdre un congélateur. Je n’ai pas les moyens de mettre un régulateur de tension auprès de chaque appareil. Eneo Search Eneo nous coupe l’électricité, parfois plus de 10 heures par jour, sans nous expliquer exactement ce qui se passe. Pour nous les débrouillards, nous roulons à perte. Toute le monde ne peut pas s’acheter un groupe électrogène », raconte-t-elle à «KOACI ».
Un autre commerçant, jeune poissonnier au marché d’Etoudi, explique que son affaire qu’il vient de monter avec un petit budget va faire faillite, «je ne peux pas avoir du poisson frais. Je n’ai pas de groupe électrogène, pour assurer la conservation du poisson dans la poissonnerie. Ma poissonnerie a à peine 3 mois, je pense déjà à fermer».
Certains témoignages, indiquent que les vendeurs de groupes électrogènes se frottent les mains. Dans le contexte actuel, ils font de bonnes affaires. Approché un commerçant pakistanais, vendeur de groupes électrogène et d’appareils électroménagers, n’a pas souhaité donner de réponses.
Dans certains ménages, malgré les coupures intempestives d’électricité, les factures restent toujours élevées.
Pour n’avoir pas su anticiper, des experts locaux, en questions d’électricité accusent Nana Kontchou, l’actuel directeur général d’Eneo, et son équipe actuelle d’être à l’origine des délestages. Objectif : pousser les camerounais dans la rue. Cette accusation est rejetée par le top mangement d’Eneo.
Pour justifier les délestages qui secouent le pays, Eneo Search Eneo explique que les barrages qui servent de réserves d’eau sont vides.
Selon Nana Kontchou, le Dg d’Eneo, le débit de la Sanaga, -le plus bas depuis trente ans- et de nombreux incidents enregistrés sur le réseau, sont à l’origine des perturbations actuelles.
Dans son communiqué, la compagnie s’est excusée auprès du public, en pointant du doigt, l’absence des pluies. La situation va encore durer plusieurs semaines avait indiqué l’entreprise.
Sous cape, certains cadres de l’entreprise rejettent la faute sur le gouvernement. Car disent-ils, Eneo, distribue l’électricité, et assure entretien du réseau. La faute au régime de Yaoundé, qui n’a pas su anticiper. En construisant de nouvelles infrastructures ou en assurant la maintenance de celles qui existent.
Pourtant, selon la mission qui lui est assignée, l’entreprise Eneo, est chargée de la production,-968 MW –dont 80% en hydroélectricité-, de la distribution et du transport de l’électricité.
Une réunion sur le sujet est prévue ce matin à Douala entre le Top management, les associations de consommateurs et quelques médias.