Au Cameroun, pour sauver sa tête, mieux vaut ne pas afficher ses ambitions présidentielles. Ceux qui ont ignoré ce conseil à l’instar de Marafa Hamidou Yaya se retrouvent en prison, pris dans les filets de l’opération Épervier. Un instrument du chef de l’État qui « punit » ceux qui aspirent à le remplacer.

René Emmanuel Sadi l’a vite compris. Il joue le jeu au risque de devenir une cible. Le ministre de l'Administration Territoriale demeure peu connu des Camerounais alors que dans l’ombre, il est la plume du chef de l’État. C’est un homme qui cultive une discrétion sans égale. Paul Biya l’aime, l’apprécie. Mais ne manque pas de le surveiller de près.



Au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), plus de doute, il est l’un des favoris à la succession de Paul Biya. Fils d’un infirmier, René Emmanuel Sadi a gravi les échelons au sein du parti au pouvoir et a été le 4 avril 2007, propulsé au poste de secrétaire général du comité central du RDPC.
À l’époque, Paul Biya avait été soupçonné de préparer Sadi aux plus hautes fonctions. Mais en homme sage, ce dernier préfère se méfier et n’affiche pas ses ambitions.

Martin Belinga Eboutou ennemi de René Emmanuel Sadi



Le très influent conseiller de Paul Biya n’aime pas René Emmanuel Sadi. Les deux hommes sont rivaux. Et Martin Belinga Eboutou ne rate jamais l’occasion quand elle se présente d’égratigner le dauphin prédestiné à la succession du chef de l’État.

Cette bataille a commencé depuis l’ascension du ministre de l'Administration Territoriale au sien de l’appareil de l’État. Une ascension qui lui vaut la colère de Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité Sociale et celle de Laurent Esso, ministre de la Justice.

Sadi encaisse les coups de ses ennemis, mais refuse de livrer bataille. Heureusement, il n’a pas que des adversaires. Depuis qu’il bénéficie du statut de prétendant, certains anciens barons du RDPC gravitent autour de lui, à l’instar de la communicante française Patricia Balme, qui soigne ses liens avec lui.

Pierre Ismaël Bidoung Kpwatt ne veut pas être président



Contrairement à René Emmanuel Sadi, le ministre des Sports, Pierre Ismaël Bidoung Kpwatt ne veut pas être président. Ses ambitions sont ailleurs. Il convoite plutôt le poste de directeur du Cabinet civil de la présidence depuis que Martin Belinga Eboutou est malade.

Pour assouvir ses desseins, il compte sur sa proximité avec Chantal Biya, avec qui il entretient d’excellentes relations. Sa femme Habissou Bidoung Mkpatt, est l’actuelle secrétaire générale de la Fondation de l’épouse du locataire du Palais d’Étoundi.