La justice suisse a réaffirmé la culpabilité de six gardes du corps de Paul Biya, suite à une agression survenue en 2019 à l'encontre d'un journaliste de la Radio-télévision suisse (RTS), lors d'une manifestation hostile au président camerounais devant l’Hôtel Intercontinental de Genève.
Les gardes du corps ont été jugés par la Chambre pénale d’appel et de révision de Genève, qui a confirmé les peines pécuniaires avec sursis prononcées en première instance par le tribunal de police. L’avocat de l'un des agents de sécurité, Robert Assaël, a précisé que les peines étaient identiques pour la plupart des prévenus, à l'exception d'un d'entre eux.
Bien que le procureur ait initialement requis des peines de prison, les juges ont été plus cléments, prononçant des peines avec sursis d'au moins trois mois. L'avocat des gardes du corps a plaidé en faveur de ses clients, arguant qu'ils avaient agi dans un contexte de sécurité présidentielle et bénéficiaient donc d'une certaine immunité en tant que protecteurs de Paul Biya. Cependant, le tribunal a rejeté cet argument, estimant que les gardes du corps avaient outrepassé leur rôle de protection présidentielle lors de l'agression du journaliste suisse.
L'incident s'est déroulé lors d'un rassemblement de la Brigade anti-sardinards (BAS), un mouvement opposé à Paul Biya, devant l’Hôtel Intercontinental. Le journaliste suisse a été agressé et légèrement blessé, tandis que ses effets personnels, y compris son téléphone, ont été confisqués par les gardes du corps. Le ministère suisse des Affaires étrangères a qualifié l'incident d'« inacceptable » et a convoqué l’ambassadeur du Cameroun à Berne pour rappeler l'importance du respect de la liberté de la presse. Jeune Afrique reste attentif à ces développements juridiques et politiques en Suisse concernant les gardes du corps de Paul Biya.