Actualités of Tuesday, 14 November 2023

Source: vaticannews.va

Les évêques de Douala très préoccupés

Les évêques de Douala Les évêques de Douala

Les évêques de la province ecclésiastique de Douala ont exprimé un désir de renouvellement «pour une formation de futurs prêtres qui façonne davantage les candidats à une sainteté de vie, et qui s’arrime aux besoins réels des femmes et des hommes d’aujourd’hui».

À l’ordre du jour de leur deuxième conférence épiscopale provinciale annuelle étaient inscrits «des points traditionnels», à savoir: l’évaluation des structures provinciales, (les Séminaires, l’ONG Sopred, l’Opus securitatis, et le Tribunal ecclésiastique). Les échanges ont surtout été dominés par la figure de Mgr Benoît Kala, d’heureuse mémoire, ancien recteur de séminaire (2006-2015) et Secrétaire Général de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (2016-2020).

APPLIQUER LA RATIO FUNDAMENTALIS INSTITUTIONIS SACERDOTALIS NATIONALE


Au moment où il terminait sa charge comme recteur de Grands séminaires de cette province ecclésiastique, Mgr Kala, qui sera inhumé dans quelques jours, avait émis «un doute sur la formation des prêtres aujourd’hui, en ces termes: "Le produit fini de nos Maisons de formation est-il vraiment adapté au milieu pastoral de l’heure?"».

Forts de ces moments de réflexion et en tenant compte de leur contexte, les évêques se sont laissés interpeller par la qualité de la formation dispensée dans les séminaires. Le président en exercice de cet organe ecclésial, Mgr Jean Bosco Ntep, a souligné l’urgence de la mise en application des recommandations de la Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis nationale, le document qui traite de la formation des candidats au sacerdoce ministériel au Cameroun, adopté par les évêques de ce pays en 2020, lors de leur 43ème Séminaire annuel.


ETRE CONFORME AU CHRIST DANS L’EXERCICE DU MINISTERE SACERDOTAL

«Le prêtre ne peut pas être celui qui fait ce qu’il veut, mais celui qui fait ce que le Christ lui demande de faire», a déclaré Mgr Ntep. En plus de célébrer la messe et de prêcher, il doit se demander ce que Jésus Christ attend de lui, s’il est conforme à l’appel du Seigneur, si ce qu’il dit amène les gens à la conversion, s’il prend bien soin du troupeau. Ce sont ces préoccupations que nous devons avoir aujourd’hui «dans l’exercice de notre ministère», car avoir des diplômes ne suffit pas, a déclaré l’évêque d’Edea. Il estime que les changements peuvent être apportés en partant de la formation dans des séminaires.

Pour sa part, l’archevêque de Douala, Mgr Samuel Kleda, a rappelé entre autres, l’importance de l’unité et de la collaboration. «Comme le Christ a envoyé ses Apôtres, nous aussi, nous sommes envoyés et nous avons à travailler ensemble…L’expérience que nous partageons de l’exercice de notre ministère dans nos diocèses respectifs, nous la mettons sur la table et nous décidons des orientations à suivre. C'est dans ce sens-là que nous devons toujours travailler», a-t-il suggéré.

L’évêque du diocèse d’Eseka, Mgr François Achille Eyabi, a invité à une plus grande implication des fidèles et des familles des séminaristes dans le processus de sélection des candidats, pour un meilleur suivi de la formation dispensée.


REPENSER LES SUJETS A TRAITER LORS DES RENCONTRES EPISCOPALES PROVINCIALES

Mgr Jean Bosco Ntep a par ailleurs fustigé la monotonie des sujets traités lors des rencontres épiscopales provinciales, et la mise en application ineffective, sur le terrain de la pastorale, des recommandations et des Lettres pastorales publiées par les évêques. L’horizon de travail a toujours porté, jusqu’à présent, sur les Séminaires, la Sopred, l’Opus Securitatis, et le Tribunal ecclésiastique. «Pourtant, nous avons affaire à des situations aux enjeux ecclésiologiques prédominants.

Malheureusement, nos points à l’ordre du jour sont toujours traditionnels», a-t-il fait remarquer. Il a fait observer que certains de leurs travaux restent sans conclusions et «sans effets sur le terrain pastoral». Les lettres pastorales, publiées parfois après plusieurs séances et mêmes des années de travail, ont-elles une suite? Sont-elles commentées? Y a-t-il un changement de politique, de vision ou y a-t-il un progrès, s’est-il interrogé, en invitant à une réflexion sur toutes ces interrogations.

La prochaine conférence des évêques de la province ecclésiastique de Douala se tiendra du 23 au 26 mars 2024 à Edéa.