Libérés le 17 juillet 2016 après 15 mois de captivité en RCA, Mama Abakaï, le Maire de Lagdo et ses 10 compagnons d’infortune sont attendus devant le tribunal militaire de Garoua le 7 septembre 2016. N’allez surtout pas croire qu’ils sont poursuivis par la justice camerounaise.
L’Œil du Sahel du 4 août 2016 qui donne l’information souligne qu’«ils y sont attendus comme témoins du tribunal pour délivrer leur version des faits sur les circonstances de leur enlèvement. Un témoignage que le tribunal a jugé déterminant pour rendre son jugement dans l’affaire qui oppose le ministère public à Mohamadou Danlamy, principal accusé, et 11 autres, tous soupçonnés d’avoir activement participé à leur enlèvement».
Le tribunal militaire a décidé de convoquer les ex-otages au cours de l’audience tenue le 3 août 2016. Une audience qui «était préalablement consacrée à l’audition de deux témoins du tribunal, dont le chauffeur qui avait conduit le Maire de Lagdo, Mama Abakaï, la veille pour Bertoua. Mais à peine ouverte, le président du Tribunal militaire de Garoua a fait remarquer à toutes les parties que l’affaire venait de connaître un rebondissement avec la libération des otages de Lagdo, principales victimes dans le dossier. Très vite, il suggère aux deux parties que les victimes soient convoquées devant la barre. Une suggestion qui arrangera tout le monde».
Pour l’instant, les ex-captifs sont à Yaoundé pour des soins médicaux. Notre confrère indique que selon une source proche du commissaire du Gouvernement, «après plusieurs mois d’enquête et des témoignages, de graves soupçons pèsent sur ces hommes (accusés, NDLR). Ils auraient notamment eu de nombreux contacts avec les ravisseurs avant et après l’enlèvement des otages. Ils ont notamment contribué à fournir des informations aux ravisseurs. La justice s’emploie maintenant à démontrer toute leur implication dans cette affaire».