Après la libération de l'écricain Patrice Nganang, Marlène Emvoutou espère voir bientôt son père Mendo Ze libre.
Ce désir, elle l'a exprimé dans une correspondance adressée au prédident Paul Biya.
Enseignant de linguistique, Gervais Mendo Ze, 74 ans, a été arrêté le 12 novembre 2014 à Yaoundé par des agents du corps spécialisé des officiers de police judiciaire du Tcs. Visé par le Contrôle supérieur de l'Etat (Consupe) depuis 2004 pour sa gestion douteuse de la Crtv avec détournements de fonds publics.
Voici la lettre adressée par Marlène Emvoutou à Paul Biya
A son excellence Paul Biya ,
Président de la république du Cameroun ,
Excellence monsieur le président de la république ,
Je viens très modestement vous présenter mes voeux , à l'occasion des fêtes de fin d'année ,et vous souhaiter santé ,bonheur et prospérité en 2018 .
Excellence monsieur le président de la république ,
je tenais à vous féliciter pour cette énième victoire diplomatique que venez de remporter dans la gestion du dossier nganang patrice ,
un citoyen américain qui avait été interpellé et écroué dans notre pays ,pour des raisons que nous ne savons pas encore .
Cependant ,hier j'ai appris au cours de l'interview accordée par monsieur issa tchiroma ,
ministre de la communication et porte - parole du gouvernement, que cet individu aurait envisagé de porter atteinte à votre intégrité .
Mais ,vous avez décidé de faire preuve de générosité , de magnanimité , en ordonnant l'arrêt des poursuites judiciaires comme le prévoit l'article 64 alinéa 1 de notre code de procédure pénale.
Excellence monsieur le président de la république ,
au delà de l'institution que vous incarnez ,vous êtes un père ,le père de la nation .
Vous avez prouvé une fois de plus , que le biyaisme est surtout et avant tout de l'humanisme politique .
A cet effet , je viens attirer votre attention sur le sort d'un citoyen camerounais , qui subit une détention preventive abusive dans les cellules de la prison de yaounde .
Il a été écroué le 14 novembre 2014 , cela fait exactement 3 ans.
jusqu'à ce jour , il n'a pas été jugé .
Alors que, notre nouveau code de procédure pénale, délimite le temps de la détention provisoire,
et prévoit que le prévenu soit libéré ,si l'affaire n'est pas jugé au cours du délai légal de cette détention .
Il s'agit du dénommé Gervais mendo ze ,
enseignant à l'université de yaounde , chef du village de otoakam dans le dja et lobo , ancien ministre délégué à la communication, ancien directeur général de la crtv ,ancien conseiller culturel à la présidence de la république, membre du rdpc ,ancien directeur de l'enseignement supérieur .
Excellence monsieur le président de la république ,
le 25 décembre 2017 , cet homme a soufflé sur sa 74 ème bougie.
Il devient le plus vieux prévenu en attente de procès dans notre pays .
Cet homme souffre d'un cancer de la prostate ,et d'un diabète en phase chronique .
Il ne peut plus faire usage de ses yeux , ce qui représente un handicap pour qu' il puisse préparer sa défense .
Je reviens sur ce cas précis, parce que je convaincue que ,
s'il existe des personnes en prison qui devraient bénéficier de votre magnanimité , mendo ze Gervais devrait en faire partie .
A moins que vous mettiez en exergue cette parole de Jésus Christ qui demande d'aimer ses ennemies .
Excellence monsieur le président de la république ,
tous ceux qui vous insultent ,vous humilient , menacent votre vie ,trouvent grâce à Vos yeux ...
Issa tchiroma et les autres sont les témoins vivants de votre logique idéologique .
Je ne sais pas quelle est sa faute mais , Je vous prie d'alléger les conditions de surveillance du professeur mendo ze .
Il ne peut pas fuir le Cameroun , il se présentera chaque fois qu' il sera convoqué par justice .
Je sais qu' il risque une peine de 25 ans de prison ,s'il est reconnu coupable de détournement de deniers publics .
Toutefois ,cette sanction serait sans effet sur un individu de cet âge ,
car le rôle de la sanction pénale est de permettre à un individu de prendre conscience de sa faute ,de se remettre en question pour être ensuite réinsérer dans la société .
Je suis biyaiste ,j'ai été élevée dans les valeurs politiques et intellectuelles que vous incarnez .
Je ne pourrais jamais souhaiter votre mort ,même si je sais que vous êtes un mortel.
Pour tout ce que vous avez fait pour la démocratie et le développement de notre pays ,vous resterez gravé dans notre mémoire collective .
Bonnes fêtes monsieur le président de la république!