Depuis l’interpellation du sieur Fondikou Daouda, la semaine dernière, pour avoir manifesté son ras-le-bol dans un Commissariat au sujet de l’interminable attente de sa CNI, les députés PCRN annoncent, sous l’étendard politique PCRN et son président national, une rencontre avec le DGSN, Martin MBARGA NGUELE, afin dit-il, de s’en quérir de ce qui coince en vue, éventuellement, de décoincer, définitivement, l’identification des Camerounais.
En effet, utiliser le label politique (PCRN) au sillage d’une initiative non partisane, est non seulement incestueux, usurpateur, mais attribuerait, formellement, une identité politique à un mouvement civil à l’adhésion populaire. Le risque de cette récupération politique incestueuse est de voir mobiliser la sempiternelle adversité politique qui divise plus qu’elle ne mobilise au point où la réussite de ce mouvement républicain est, finalement, mise à rude épreuve.
Le mouvement républicain de revendication pour la délivrance, dans le délai en vigueur, de la CNI à chaque Camerounais, est au-dessus des filiations politiques. Malgré qu’il soit l’initiative personnelle d’une militante politique (PCRN) connue, il ne doit, sous aucun prétexte y compris celui du fait de sa paternité, être adossé à un label politique. Non. Ce que le PRCN veut engager là est une incestueuse usurpation à l’issue de laquelle un parti politique voudrait profiter de la détresse des Camerounais pour acheter leurs consciences dans un prosélytisme à peine voilé.
Le danger d’une récupération politique d’un mouvement apolitique est qu’il ne mobiliserait plus les énergies de tous bords pour conduire cette scabreuse affaire de CNI à son dénouement durable, au prétexte qu’il s’agirait, désormais, des coudées d’un parti politique critiqué par certains et adulé par un d’autres. Certains interprèteront, évidemment, qu’il s’agit d’accompagner un parti politique à ses combats politiques ; et voudront échapper au risque de lui attribuer les actifs subséquents ou de l’accompagner, au forceps, dans l’embellie de sa propagande politique.
Considérant tous ces risques inutiles, nous disons donc au final : si les Députés PCRN et leur président national veulent accompagner le mouvement apolitique et non partisan, «Je Veux Ma CNI», au lieu de faire le hold-up comme cela se dessine dans leur projet de rencontre avec le DGSN, qu’ils rejoignent, humblement, la dynamique « Je Veux Ma CNI », parés de leurs écharpes en vue d’aller rencontrer, tous ensemble et en marge du label PCRN, le DGSN afin de voir comment décoincer définitivement l’identification au Cameroun. Mais s’ils s’obstinent à mêler le parti PRCRN et à en faire une lutte politicienne, nous leur suggérons donc l’usage des voies légales qui leur sont reconnues, d’inscrire cette problématique au menu des questions orales ou écrites à l’Assemblée Nationale. Pour ce qui nous concerne, nous disons, une fois de plus, la question de la délivrance dans des délais normaux de la CNI est au-dessus des clivages politiques.
Chers Députés PCRN, Il est important que cela demeure ainsi ! Evitez-nous ces enfantillages dont la conséquence serait de faire croire au peuple Camerounais qui, avec ferveur et enthousiasme, a massivement adhéré à cette initiative, qu’elle est désormais un projet politique porté à l’actif du PCRN ; n’en faites pas, par vôtre récupération politicienne incestueuse, une victime d’une autre escroquerie politique dans notre pays !