Arbres, cases et autres objets sacrés ont été détruits au niveau de la chute de la Metche sur le fleuve Mifi. Les adeptes de la religion ancestrale Bamiléké qualifient ces actes de vandalisme de sacrilège et de non respect à la liberté de culte et de religion.
Tradi-praticienne au lieu dit Bamendzi à Bafoussam Soufo Bijoux est dans tous es états. Elle trouve indigne et anormal que les partisans des églises dites de réveil s’attaque de plus en plus aux symboles de la religion ancestrale Bamiléké. « Le Dieu que nous servons est lent à la colère.
Mais ces blasphémateurs poursuivent leur barbarie, ils seront sanctionnés. Nous servons un Dieu unique. Nous ne sommes point adeptes des pratiques diaboliques.
Nous servons Dieu comme nous ont appris nos pères. Nous les Kamsi officions comme des facilitateurs spirituels dans la religion ancestrale Bamiléké », explique-t-elle. Le patrimoine culturel local S. Nougueko, un adepte de la religion ancestrale partage cet avis :« Nous sommes nés grâce à cette religion. C’est la notre.
Nous la pratiquons. Nous sommes indignés de constater que des gens viennent s’attaquer à nos espaces et objets sacrés. C’est un sacrilège. Il faut dénoncer. Les pouvoirs publics doivent sécuriser cet espace. Car au Cameroun, il existe la liberté de culte et religion. Elle est protégée dans la Constitution. Le fanatisme religieux ne doit pas avoir droit de cité ici chez nous.»
Profaner nos lieux de culte
«Nous suivons ces pratiques depuis des années. Chaque fois, on construit ils viennent détruire. Nous servons juste Dieu. Nous exprimons notre foi. Les ancêtres sont des canaux pour approcher Dieu. Et nous sommes indignées quand certaines personnes adeptes des religions importées viennent profaner nos lieux de culte », s’indigne Clarisse Maténé, voyante et prêtresse de la religion ancestrale de Bamiléké.
En plus, faut-il rappeler que les gens sont autant mecontents que la chute de la Metse et ses environs constituent un espace touristique grâce à ses nombreuses attractions, renforcées par la présence des cases sacrées. Des objets dont l’originalité et la vitalité culturelle donnent des atouts à la valorisation du patrimoine culturel local.
Notons que des rayons de soleil s’évanouissent à travers les eaux qui s’écoulent de la chute de la Metse sur le fleuve Mifi à Bafoussam ce jour du mois d’avril 2015. A 20 de mètre de cette pente, quelques tradi-patriciens accomplissent des rituels mystiques pour le compte des adeptes de la religion ancestrale Bamiléké. Ils le font avec engagement.
Comme cet aveugle qui écoule des gouttes d’huile de palme sur des cailloux encerclés dans les légers enclos en contrevent de raphia. A côté, c’est un autre qui s’évertue à découpant en morceaux un gigot de chèvre. Les passants sont conviés à consommer le vin de raphia et ou des morceaux de viande, question d’apporter leur prière pour le succès des vœux de l’adepte conduit par le Kamsi(prêtre ou prêtresse en langue Bamiléké) ou le Ngakang(initié à la magie).
Nous puisons nos forces là-bas Seulement, les personnes mobilisées ce jour à la chute de la Mifi qui est un sanctuaire public ou s’exécutent les rituels ancestraux Bamiléké garde à l’image les séquences violentes subis par cet espace il y a prés de deux semaines.
« Je me suis réveillé un matin et j’ai constaté que la grande case édifiée au milieu du sanctuaire de la Metsé grâce aux cotisations tradi-patriciens a été détruite. J’ai grandi en voyant tout ce qui ce faisait là-bas. Plusieurs fois en cas de problème, j’ai été larvé là-bas. J’ai été soigné plusieurs fois, juste parce que des rituels ont été accomplis à la chute de la Mifi.
Je suis déçu par ce que j’ai constaté : des lambeaux de brique par terre, des morceaux de bois éparpillés et des écriteaux sur le mur de l’hangar sacrés édifiés en parpaings. Cet acte de vandalisme n’est pas unique.
Ce qui se passe là-bas contribue à l’élévation psychologique et mentale des Bamiléké. Nous puisons nos forces là-bas », déclare Stéphane H, un adepte de cette religion. En effet, des témoins rapportent que les adeptes d’une église de réveil de la ville de Bafoussam y ont débarqué pour saccager les objets sacrées du coin.
Des arbres où se font des invocations à Dieu à travers le mythe des ancêtres fondateurs ont été coupés. La grande case traditionnelle-épicentre des manifestations ancestrales-a été démolie par les fanatiques du christianisme.
Ils ont aussi démontés les barres de fer qui se servent de garde-fou aux personnes se rendant au fond de la chute de la Metse, où les personnes secoués par des malédictions accomplissent des lavages en vue de leur purification, déblocage ou ascension sociale. Des pratiques contre lesquelles s’insurgent les chrétiens des églises de réveil. Comme ils l’ont écrit sur le mur de l’un des cases qui a résisté à la leur folie, « Jésus seul larve les péchés ».
Selon ces chrétiens, il faut bannir les pratiques liées au culte des ancêtres chez les Bamiléké. Ils trouvent que ce sont des « cultes diaboliques.» Ce que contestent une bonne partie des personnes rencontrées ce mardi du mois d’a avril sur les lieux de la Metse.