Le 6 novembre 2024 a marqué les 42 ans de Paul Biya à la tête du Cameroun, une longévité politique exceptionnelle qui suscite à la fois des éloges et des critiques. À cette occasion, Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur et cadre influent du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a salué ce qu’il qualifie de "profonde transformation" du pays sous la direction de Paul Biya.
"Le Cameroun, en 42 ans, a connu une mutation copernicienne dans tous les domaines", a déclaré le ministre, mettant en avant les accomplissements du président. Selon Fame Ndongo, cette "révolution silencieuse" s’est opérée grâce au leadership de Biya, qu’il décrit comme un homme d’action discret. "Le Président Paul Biya n’est pas quelqu’un qui vend du vent, chez lui l’une des techniques de commandement, c’est le silence. Mais le silence ne veut pas dire absence d’actions", a-t-il insisté, défendant ainsi la gestion du chef de l’État.
La célébration de cet anniversaire a été marquée par des manifestations dans toutes les dix régions du Cameroun, où les partisans du président ont renouvelé leur appel à une nouvelle candidature pour les élections présidentielles de 2025. Pour eux, Paul Biya est le garant de la stabilité et de la continuité du Cameroun. Cependant, cette position suscite de vives réactions au sein de la société camerounaise.
Sur les réseaux sociaux, un internaute a réagi à cette déclaration en dénonçant ce qu’il perçoit comme une inversion des valeurs dans le discours officiel. "En effet, en 42 ans, les mutations qu'a connues le Cameroun sont inédites : corruption, impunité, détournements, insécurité… dans chacun de ces vices sociaux, le Camerounais est parmi les leaders du monde", a-t-il écrit, résumant un sentiment d’amertume partagé par une partie de la population.
Un autre internaute a exprimé son scepticisme face aux éloges des proches du pouvoir, en qualifiant ces propos de calculs intéressés : "Les propos d’un courtisan à son seigneur ne sont que calculs et intérêts."
Malgré ces divergences, le débat autour du bilan des 42 ans de gouvernance de Paul Biya ne fait que commencer, à mesure que le pays se rapproche de l’échéance électorale de 2025. Pour ses partisans, l’expérience de Biya reste irremplaçable dans un contexte régional et international instable, tandis que ses opposants pointent du doigt une stagnation économique et politique.