À l'approche des échéances électorales à venir au Cameroun, les jeunes jouent un rôle déterminant en tant qu'électeurs mais aussi acteurs à divers niveaux. Cependant, cette période sensible présente des risques, notamment liés à l'utilisation irresponsable des réseaux sociaux par les jeunes. Ce qui pourrait entraîner des violences politiques et des situations regrettables pour le pays.
Dans ce contexte, la Women international league for peace and Ffreedom (Wilpf) Cameroon, à travers son projet « Favoriser la cohésion sociale chez les jeunes pour prévenir les discours haineux et la violence politique au Cameroun », financé par le Fonds des Nations unies pour la démocratie (Fnud), renforce l'engagement des jeunes en faveur de la paix. Cette initiative, axée sur '' l'activisme communautaire et l'identification des fake news et la promotion de la paix sur les réseaux sociaux '', s'inscrit dans une stratégie globale visant à préparer un climat pacifique pour les élections de 2025.
Tenue du 28 au 29 août 2024, cette formation qu'abritait l'hôtel de ville de Mokolo, a réuni 25 conseillers municipaux jeunes, trois jeunes déplacés internes et deux représentants du Conseil national de la jeunesse du Cameroun (Cnjc). L'objectif principal est de doter ces jeunes leaders d’outils nécessaires pour promouvoir la paix dans leurs communautés et sur les réseaux sociaux. Les jeunes élus locaux, souvent sous ou inutilisés dans les processus décisionnels, jouent un rôle de premier plan en tant qu'acteurs de changement. D'où la nécessité de leur engagement sur le terrain et leur formation à l'utilisation responsable des médias sociaux, notamment pour identifier et combattre les fausses informations qui menacent la cohésion sociale.
« La montée en puissance des influenceurs sur les plateformes numériques a changé la donne dans la manière dont les messages sont diffusés », explique Guy Feugap, en charge du suivi du projet à la Wilpf Cameroon. « C'est pourquoi il est essentiel de former les jeunes à ces nouveaux outils, afin qu'ils puissent promouvoir des messages de paix et contrer les discours de haine », indiquet-il. Ce projet qui cible les communes de Douala 3, Buéa, Mandjou et Mokolo dans l'Extrême-Nord, s'appuie sur une approche intergénérationnelle. Depuis 2014, Wilpf Cameroon œuvre à la création d'un réseau solide de femmes et de jeunes, artisans de paix. Un travail qui se veut durable et inclusif.
Dans la même dynamique, et à la suite d'une étude menée à Dschang dans la region de l’Ouest, avec le soutien de la GIZ afin de comprendre les obstacles à la participation des jeunes dans la vie communale et leur rôle dans la prévention des conflits, Wilpf entend organiser une autre formation au profit des jeunes leaders communautaires. Avec ce programme, Wilpf Cameroon entend non seulement renforcer la capacité des jeunes à agir pour la paix, mais aussi leur donner une voix plus forte dans le développement de leurs localités. En favorisant leur participation active et en les formant aux défis contemporains, l'organisation espère contribuer à un Cameroun plus uni et pacifique, à l'aube des élections de 2025.