Les jeunes de la ville d’Ebolowa sont en colère. C’est suite à l’interpellation de Jean Patrice Akam Akam, vice-président de l’Ojrdpc à la section Mvila-Centre 1 et président du conseil national de la jeunesse camerounaise (Cnjc) pour la région du Sud.
Il a été interpellé lundi, 5 septembre 2016, par le Sed (secrétariat d’Etat à la défense) avec un mandat d’emmener, suite à une plainte déposée par Benoît Assam Assam, président de l’Ojrdpc à la section Mvila-Centre 1. Il a passé sa première nuit au Sed. Hier mardi, 6 septembre, il a été présenté au procureur de la République. Benoît Assam Assam reproche à Jean Patrice Akam Akam et camarade du parti d’avoir raconté au ministre Jacques Fame Ndongo qu’il l’a insulté. « J’ai insulté Fame Ndongo où ? », s’est-il défendu hier au téléphone.
Hier toujours, les jeunes de la ville d’Ebolowa ont menacé de marcher contre le Rdpc. Cyril Engoto, conseiller municipal à la commune de Biwong-Bulu, très en colère, faisait savoir : « je suis indigné d’autant plus que ça n’honore pas la jeunesse, car les deux protagonistes sont des valeurs connues de tous. J’interpelle les responsables du parti à jouer leur rôle de médiateurs afin de régler cette affaire au plus vite».
Un autre jeune, conseiller à la commune d’Efoulan ayant requis l’anonymat, fulmine à son tour : « on est tous fâché. Comment un problème qui doit se régler au sein du parti, on l’emmène au tribunal parce qu’on a beaucoup d’argent et qu’on travaille avec Chantal Biya ? ». Même le maire d’Ebolowa 1er, Joël Emmanuel Bitoumou, connu pour sa proximité avec le plaignant, trouve que « ce n’est pas une bonne affaire, il faut trouver un terrain d’entente. Nous sommes tous frères et puis, c’est la politique ». Joint au téléphone, Raymond Mbita, sénateur et président de la section Rdpc Mvila-Centre 2, a laissé entendre : « je ne commente pas les affaires des enfants. Ça c’est les affaires des enfants ».
En réaction aux déclarations des uns et des autres sur l’affaire, Benoît Assam Assam ne décolère pas non plus : « comme on aime saboter les gens à Ebolowa, celui qui tente encore, je le mets dedans, en cellule ». Il lance enfin le défi : « que celui qui est donc fort, aille l’enlever au Sed ». A propos de la menace des jeunes de la ville d’Ebolowa qui veulent marcher contre le Rdpc à cause de l’interpellation de leur camarade, Benoît Assam Assam répond : « s’ils veulent marcher, qu’ils marchent même jusqu’à Yaoundé ». Le conflit entre Benoît Assam Assam, président de l’Ojrdpc à la section Mvila-Centre 1 et son vice-président naît au lendemain des opérations de renouvellement des organes de base du parti.
Les deux jeunes voulaient à tout prix briguer la présidence de l’Ojrdpc avant de se voir contraints de faire des concessions et fusionner leurs listes.