Actualités of Tuesday, 29 October 2024

Source: Le Jour

'Les journalistes doivent se ressaisir en matière de déontologie'

Cela a conduit à une réduction de l'aide aux journaux Cela a conduit à une réduction de l'aide aux journaux

Le journaliste et enseignant en journalisme explore les causes de la crise actuelle du journalisme, en mettant en lumière les défis technologiques et les atteintes à l'indépendance des journalistes. Il propose également des solutions pour revitaliser cette profession essentielle à la démocratie.

Quelles sont les causes de la crise du journalisme ?

J'ai lu l'ouvrage de Haman Mana, Valentin Zinga et Eugène Schema. Leur ouvrage présente deux grandes plateformes. D'une part, le journalisme est actuellement en mutation. Par mutation, on entend notamment la mutation technologique, qui pose problème aujourd'hui, car le journalisme doit s'adapter aux nouvelles conditions de production, de collecte et de diffusion des informations. Cette mutation rapproche le journalisme des métiers d'ingénieur, notamment ceux de la documentation et de l'édition. En conséquence, la mutation technologique déstructure profondément le métier de journaliste. L'ouvrage mentionne également que le journalisme est un métier en péril.

Les périls qui pèsent sur le journalisme proviennent de la réduction de l'espace d'indépendance du journaliste, qui est l'un des paramètres fondamentaux de cette profession. L'indépendance est essentielle pour permettre l'investigation et la diversification des sources. Un autre péril réside dans le déni de la profession, avec de nombreuses manipulations qui affectent la définition même du journalisme. Cela a conduit à une réduction de l'aide aux journaux, qui devraient être considérés comme un service public. De plus, il existe un choc entre journalistes concernant la définition de leur métier.

Quelles solutions peuvent être préconisées pour surmonter cette crise ?

Naturellement, la première solution est la conscientisation des journalistes sur les normes et l'ambition de leur métier. Il ne s'agit pas de crier à l'imposteur, car il existe effectivement des imposteurs dans le métier. Cette profession doit avoir une élite, un corps. La conscientisation est un chemin à suivre, et les associations de journalistes, qui sont parfois devenues trop veules et vides, devraient se ressaisir et défendre l'essentiel de la profession. D'autre part, il est crucial de revitaliser les syndicats et unions de journalistes. Les établissements de formation des journalistes devraient jouer un rôle de premier plan pour affirmer que le journalisme est un métier nécessaire au débat républicain.

Les journalistes doivent se ressaisir en matière de déontologie et être une force dans le discours public. Tout espace public est d'abord un espace de discussion, et les journalistes doivent y être présents pour fournir des informations, évitant ainsi que les médias ne soient dominés par des personnes non documentées. Cela permettrait de créer un espace public de dialogue constructif, essentiel à l'évolution de la République.