Les journaux parus ce mardi dans le pays consacrent l’essentiel de leurs gros titres au limogeage du directeur de la Sodecoton et à la dette qu’enregistre la compagnie aérienne Camair-Co.
La situation difficile que connaissent la Société de développement du coton (Sodecoton) et la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) a retenu l’attention des journaux du pays parus mardi
A l’issue d’une session extraordinaire du conseil d’administration de la première structure citée, tenue la veille, le directeur général, Abdou Namba, en poste depuis 3 ans, a naturellement été limogé pour incompétence, se satisfait le quotidien à capitaux privés Emergence qui se targue d’avoir été le premier à l’annoncer.
Son remplaçant Mohamadou Bayero, opine son confrère gouvernemental Cameroon Tribune, hérite effectivement d’une entreprise en crise : la société accuse d’importantes pertes financières, pour la deuxième année consécutive.
Le nouveau venu devra ainsi établir un climat de confiance et de collaboration avec les différents partenaires, procéder à un audit interne, remobiliser et responsabiliser l’ensemble du personnel, veiller à l’effectivité des mécanismes de contrôle permanent.
i «Le gouvernement exige du nouveau venu l’amélioration du management de l’entreprise et l’accroissement de sa performance»], ajoute Mutations qui rappelle que la SODECOTON a, au cours des deux dernières années, cumulé des pertes financières tournant autour de 30 milliards FCFA du fait, aussi, d’une conjoncture internationale défavorable.
Et le géant de l’agroalimentaire n’est pas le seul dans la tourmente, renchérit Le Quotidien de l’Economie qui cite également la Camair-Co dans la liste des canards boiteux : la compagnie publique a en effet besoin dans l’urgence d’une perfusion financière de l’ordre de 5,5 milliards FCFA si elle veut récupérer son Boeing 767-300 long-courrier, bloqué à Addis-Abeba après des opérations de maintenance.
Cette somme, attendue du ministère des Finances, pourrait aussi lui permettre de se relancer alors qu’elle ploie sous une dette abyssale,
C’est que, souffle Cameroon Tribune, de nombreuses questions surgissent sur la vie et la survie de «l’Etoile du Cameroun» qui n’est presque jamais sortie de la zone de turbulences.
«Les charges sont largement supérieures aux recettes d’exploitation et le déficit d’exploitation est d’environ 1,5 milliard par mois. La dette fournisseur qui est extrêmement lourde est estimée à près de 35 milliards de FCFA, dont une grande partie composée de fournisseurs dits bloquants pour lesquels la dette est exigible à court terme et dont le non-paiement peut à tout moment arrêter l’exploitation», énumère le ministre des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o.
Selon lui, la mise en œuvre du business-plan, ou du plan de relance, élaboré et proposé par l’américain Boeing, nécessitera des moyens importants et nécessairement du temps.
Mais, s’empresse d’ajouter le membre du gouvernement, si la santé de Camair-Co est fort préoccupante, la compagnie nationale «est loin d’être condamnée à mourir».