Actualités of Monday, 11 April 2016

Source: cameroon-info.net

Les leaders de l'opposition racontent leurs calvaires

Embarqués comme du bétail dans les véhicules de la police dans la matinée du vendredi 8 avril 2016 au quartier Biyem Assi à Yaoundé, les personnalités politiques Kah Walla, Allain Fogué, Okala Ebodé et d’autres militants des formations politiques d’opposition Mrc, Upc et Cpp, ont été remis en liberté.

Embarqués comme du bétail dans les véhicules de la police dans la matinée du vendredi 8 avril 2016 au quartier Biyem Assi à Yaoundé, les personnalités politiques Kah Walla, Allain Fogué, Okala Ebodé et d’autres militants des formations politiques d’opposition Mrc, Upc et Cpp, ont été remis en liberté en fin de journée après avoir passé des heures de torture morale entre les mains de la police.

« Amenés à la Police Judiciaire après un tour dans les cellules du GMI à l'Ecole de Police, le commissaire de cette unité nous informera que nous sommes accusés de rébellion, d’incitation à l’insurrection et de révolte et qu’après les auditions nous serons gardés à vue pour 48h au moins. Apres les auditions tendues pour les uns, rapide pour les autres…

Changement de salle pour la prise de photo, empreintes, taille, pointures de chaussure, poids (pas de balance donc l'officier imagine; heureusement que je sais combien de kilos je pèse, car ils m'ont affublé 80 Kg). Puis le commissaire ramène chacun à l’extérieur où tu récupères ta carte d'Identité, ton téléphone, le sac à main et autres.

Puis sa question à chacun : tu habites quel quartier? Dès que tu donnes le nom de ton quartier, tu es remis dans un autre véhicule de la police et ramené chez toi sous escorte policière. Certains ont refusé d’être embarqués dans ces voitures de police… Je suis libre, mes camarades aussi.

Vos actions à travers les médias sociaux, les radios, les appels téléphoniques, TV ont été telles qu'il n'y avait pas d'autre moyen que de nous libérer » raconte Bergeline Domou, militant, membre du Cpp. «J'ai une fois de plus été interpellé avec d'autres militants du MRC, du CPP et de l'UPC et trainé tour à tour au Groupement Mobile d'Intervention (GMI) et à la Direction Régionale de la Police Judiciaire (DRPJ)-Centre où nous avons été relâchés peu avant 18h.

Ce retour à la liberté est incontestablement le fruit de la justesse du combat que nous menons et auquel vous adhérez, mais aussi et surtout de votre mobilisation instantanée qui a donné à voir à nos dirigeants que le peuple n'est pas d'accord avec leur gouvernance par embuscade caractérisée par la tentative de hold-up politique qui se profile à l'horizon par la modification unilatérale et clandestine de notre Loi fondamentale.

Pour ce soutien je tiens à vous exprimer toute ma gratitude» a déclaré Okala Ebodé dans une sortie sur la toile. Quant à Kah Walla, seul leader d’un parti politique, en l’occurrence le Cpp, présent parmi les opposants interpellés vendredi dernier, elle a fait une sortie sur sa page Facebook pour faire savoir que le combat que mènent ses camarades et elle pour l’amélioration des conditions de vie des camerounais et l’alternance au sommet de l’Etat, ne fait que commencer «Chacun d'entre vous a fait un travail fantastique à la conduite de la campagne internet, contacter les médias locaux et internationaux et un grand merci aux personnes qui se sont mobilisées.

Nous sommes dans les toutes premières étapes de nos actions qui visent à mettre fin au régime oppressif qui a gardé le Cameroun vers le bas pendant les 34 dernières années… Sans violence, mais avec détermination, action, la créativité et de cohérence, nous allons renverser ce régime et commencer à construire une nouvelle fondation pour le Cameroun…»

Les opposants, réunis au sein de la coalition dénommée « Stand up Cameroon », déclarent que le but de la campagne « Vendredi en noir » est d’amener la population à dire non à une autre modification de la constitution du Cameroun pour permettre à Paul Biya, président de la République depuis 34 ans de s’éterniser au pouvoir, et à dire oui à l’eau, l’électricité et la santé, qui font défaut au peuple camerounais.