Actualités of Monday, 22 August 2016

Source: actucameroun.com

Les limites de la nouvelle CNI selon Genestar Technologies

Photo d'archives utilisée à titre d'illustration Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

Dans une tribune libre parvenue à notre rédaction, Genestar Technologies, entreprise spécialisée dans l’identification biométrique se prononce sur sa mise en place.

«Les conditions ne sont pas encore réunies pour doter notre pays d’un système d’identification fiable et pérenne ». C’est l’analyse faite par Jean Génestar Priso, expert sur les questions de Carte nationale d’identité (CNI) et parallèlement directeur de l’entreprise Genestar Technologies installée au Cameroun depuis bientôt trois ans.

Dans sa contribution technique sur les titres identitaires au Cameroun, il multiplie les interrogations sur la qualité tant vantée de la nouvelle CNI et la capacité réelle du Cameroun à se l’offrir. Morceaux choisis: «Avons-nous aujourd’hui une gestion rassurante de l’état-civil de notre pays sur tout le territoire national, pouvant produire des actes de naissance avec un minimum de sécurité et d’authenticité ?

Quels sont les pays en Afrique qui utilisent les cartes à polycarbonate? Qu’adviendrait-il si cette machine tombe en panne, le service après-vente est assuré par qui? Et les pièces détachées sont-elles disponibles, en cas de perte de la CNI ? Comment de manière pratique un citoyen camerounais qui se trouve à Nkongsamba, Buea, Bafoussam encore moins à l’étranger peutil refaire sa carte d’identité ? La liste des questionnements n’est pas exhaustive. Face à toutes ces questions, l’expert apporte des éléments de réponse tels que : «L’état civil camerounais ne dispose pas encore un moyen de sécuriser l’acte dès la naissance.

L’identification unique apporterait la réponse à la question de la sécurité et de l’authentification de l’acte de naissance. Gemalto n’a pas une représentation technique au Cameroun et n’est même pas fabricant de machine. On nous annonce deux data center, un sûrement à Yaoundé et un autre au Nord, zone à risque. Cela ne devrait pas être envisageable pour l’instant. A moins que ce choix ne réponde à d’autres motivations.

Les cartes polycarbonates sont plus fragiles, ce qui conduit à les proscrire lorsqu’il s’agit de cartes à utilisation fréquente, car elles ont une durée de vie de 3 à 5 ans». L’un des problèmes majeurs que rencontre également ce projet, selon Jean Génestar Priso, c’est la centralisation de la production de la carte nationale d’identité, qui aura un impact sur la sécurité dans le traitement, compte tenu des échéances électorales.

Pour défendre sa position, l’expert utilise, comme le disait Galilée, le langage par lequel Dieu créa l’univers, c’est-à-dire les mathématiques. «Gemalto nous annonce une machine qui produirait 600 cartes/ Heure. Faisons le calcul : Par jour : 600 x 12 =7 200 cartes. Par an: 7200 x 360= 2 592 000 cartes. Donc il faudra plus de 9 ans pour doter les 24 millions de camerounais de la nouvelle carte. Entre temps les premières cartes délivrées seront déjà périmées deux à trois fois, puisque leur durée de vie est de 3 ans maximum ».