Le Parti du Peuple Camerounais (CPP) a apporté «son soutien total» au Syndicat des médecins du pays (SYMEC), et invité le corps médical à continuer sa grève afin d’obtenir gain de cause dans leurs revendications au gouvernement.
Dans un communiqué au vitriol publié lundi après-midi, au premier des trois jours d’arrêt de travail décidé par le mouvement syndical, il a fustigé «l’incompétence notoire» des pouvoirs publics, qui ont « choisi la facilité en réprimant certains citoyens dont les actions visent l’amélioration des conditions de vie de tous les Camerounais».
Au lieu de se pencher sur les préoccupations des médecins, le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, constate le CPP, a choisi de remettre en question la légalité du SYMEC, méprisant de ce fait un certain nombre de dispositions constitutionnelles et internationales liées au travail et procédant à des sanctions contre les leaders de ce mouvement à travers des affectations disciplinaires.
Sur le terrain même, dans la capitale Yaoundé particulièrement, le mot d’ordre du syndicat semblait relativement bien respecté dans les officines publiques, les frondeurs affirmant que la plupart des services sensibles étaient paralysés.
La centrale Syndicale du secteur public (CSP) a lui aussi apporté son soutien audit mouvement, annonçant par ailleurs pour mardi prochain l’expédition d’une lettre au chef de l’État pour exiger le limogeage du ministre de la Santé publique.
Le SYMEC, qui avait déjà engagé le même type de mouvement d’humeur en avril dernier, a indiqué que des débrayages seront désormais décrétés tous les mois, jusqu’à l’obtention de ses revendications qui portent notamment sur la mise en œuvre d’une assurance santé universelle, le paiement de salaires décents et à temps, la revue à la hausse de l’âge de départ à la retraite des médecins.
Le syndicat exige aussi des conditions de travail décentes, une évaluation systématique et un système de promotion juste dans la fonction publique, ainsi que la fin de la corruption et du tribalisme dans la corporation.