Quatorze ans après sa mise en œuvre, la décentralisation reste plombée par une faible dotation financière aux communes. En 2017, la Dotation générale de la décentralisation (DGD) était de 10 milliards FCFA, soit 0,28% du budget de l’Etat. Trop peu, estime l’association des Communes et villes unies du Cameroun (CVUC), qui suggère à l’Etat de la porter au moins à 10%. La doléance a été portée le 13 mars 2018 à Yaoundé, à la faveur de la reunion qu’ont tenu le CVUC et le nouveau ministre de la décentralisation et du développement local.
En saluant l’avènement de ce nouveau ministère qui va mieux adresser les problèmes des collectivités locales, Emile Andze Andze a exhorté l’Etat à envisager des mesures plus fortes au plan normatif et managérial pour optimiser la materialisation de la décentralisation. Le président national du CVUC a par ailleurs suggéré urgemment le recrutement de 2000 cadres techniques et professionnels au profit des communes. À cela s’ajoute, l’apuration de 16 mois d’arriérés de salaire des délégués du gouvernement, des maires et de leurs adjoints. Puis, la finalisation du statut des élus locaux et des personnels des collectivités territoriales décentralisées.
En reponse, rapportent nos confrères de la radio publique CRTV, Georges Elanga Obam, ministre de la décentralisation et du développement local, a rassuré les maires que leurs doléances seront transmises à qui de droit. Au sujet des fonds, il leur a promis d’apporter des réponses dans les meilleurs délais. Mais compte tenu d’autres priorités, il a exhorté les maires à construire « des collectivités de création de richesses ». Par ailleurs, le projet de création “d’une fonction publique locale” reste, a-t-on appris, envisagé par le nouveau ministre.