Lundi 10 octobre 2016. Au sein de l’hôpital général de Yaoundé, c’est une ambiance inhabituelle qui règne au sein de cet établissement hospitalier public. Et pour cause, les malades d’insuffisance rénale expriment leur ras-le-bol au sujet des conditions de traitements qui leur sont prodigués. «Nous souffrons déjà beaucoup pour ne recevoir que des soins partiels. Nous faisons une grève aujourd’hui parce qu’au sein de l’hôpital général, nous sommes 310 patients pour seulement 7 machines. Ce qui implique que nous passons moins de jours et moins d’heures sous dialyse, ce qui ne nous est pas favorable pour notre santé», fulmine Brigitte T., souffrant d’insuffisance rénale depuis 8 ans.
En effet, selon Le Messager du mardi 11 octobre 2016, le matériel de dialyse est désormais désuet et les problèmes de propreté dans la salle de dialyse suscitent quelques remous. «Tout le matériel de dialyse est défectueux dans cet hôpital. Les lits sont devenus vieux et inadéquats, les draps sont sales. En plus de l’insuffisance rénale, nous nous retrouvons souvent à ramener dans nos maisons d’autres maladies attrapées ici, à cause de cette négligence et du manque de propreté», poursuit la patiente.
Au vu de ce qui précède, la direction de l’hôpital général a dû rejoindre la soixantaine de grévistes, debout depuis 5 heures du matin lundi dernier, essayant tant bien que mal d’apaiser les tensions et faisant par la même occasion quelques promesses. «Nous avons été rassurés que dans la semaine, tout rentrera dans l’ordre. Le directeur de l’hôpital nous a dit qu’il va prendre personnellement en charge ceux des malades qui étaient déjà mal en point. Il a dit qu’il les enverra pour leurs séances de dialyses à Ebolowa, où ils seront logés et nourris à ses frais», explique un malade.
À l’hôpital général de Yaoundé, les séances de dialyse se font tous les jours de la semaine, sauf les dimanches. Par petits groupes, les malades passent 3 à 3h30 par jour, 2 fois par semaine, au lieu de 4 heures pleines, comme le voudrait la norme.