Politique of Monday, 13 June 2016

Source: fr.allafrica.com

Les militants de l'UPC dans l'attente de rectification

Les militants de l'UPC, Archives Les militants de l'UPC, Archives

De l'avis de nombreux responsables et militants, elle s'impose comme la panacée idoine pour sortir le « parti des crabes » de l'incurie dans laquelle l'indiscipline l'a empêtré, comme à l'époque de la Chine communiste de Mao Tsé-Toung.

L'incurie dans laquelle la guerre de leadership a encastré l'UPC -l'union des populations du Cameroun, avec les coups tranchants entre les factions Bapooh Lipot et Basile Louka, Bernard Ouandji - l'un des leaders de l'UPC, membre du Comité provisoire de gestion, avait annoncé la convocation le week-end dernier d'une assise consensuelle et inclusive devant trancher les dérives. Il n'en n'a rien été.

Toutefois, dans l'entourage de l'initiateur du conclave, on refuse de parler d'un échec, mais de l'inopportunité de l'évènement en l'absence du chef de l'Etat Paul Biya. Parallèlement, de nombreux militants convoquent la tenue d'un tel conclave afin de sortir définitivement l'UPC de la déliquescence dans laquelle baigne le parti historique, plongeant son image jusqu'au creux de la vague.

A la suite de la décision « d'exclusion » de l'honorable Bapooh Lipot par la faction Basile Louka, décision du reste sans effet, la commémoration de la fête nationale de l'unité a donné encore à voir l'animosité ambiante qui anime les upécistes. Il s'en est fallu de peu pour que les défilants des deux factions n'en viennent pas au poing au sujet de la préséance dans les rangs du défilé du parti, le préfet du Mfoundi ayant intervenu à temps pour remettre de l'ordre. Une animosité primaire qui n'a pas manqué d'amuser les autres partis politiques qui prenaient part aux séances de répétitions au défilé civil.

« L'UPC est devenue la risée de l'opinion publique », s'exclame un cadre du parti, pointant un doigt accusateur sur le régime Rdpc. Selon lui, le parti au pouvoir est l'organisateur de ce jeu rouble, comme à l'époque de Néron. « Que le pouvoir Rdpc cesse de nous imposer deux secrétaires généraux dans l'optique de ridiculiser notre parti et trainer son image dans la boue », s'offusque-t-il, avant d'ajouter : « le poste de secrétaire général est devenu une balle de ping-pong que le pouvoir utilise désormais pour déstabiliser l'UPC ».

Pour ce, un autre responsable fait remarquer que Bapooh Lipot et Basile Louka étaient tous les deux invités comme représentant de l'UPC par le cabinet civil aux festivités marquant la 44ème édition de la fête nationale de l'unité. Les deux ont reçu les félicitations du Chef de l'Etat au terme de cette célébration, ce qui est inédit tant la coutume républicaine voudrait que le chef de l'Etat félicite les chefs des partis politiques.

A ce propos, un autre cadre fait observer que le très sérieux quotidien gouvernemental Cameroon Tribune avait déjà présenté Bapooh Lipot et Basile Louka comme secrétaires généraux de l'UPC en l'espace d'une semaine dans le même journal, trahissant le jeu trouble du régime dans un contexte où les deux hommes se livraient à une guerre de leadership. Pour lui, même la simple solidarité qui caractérisait les upécistes a foutu le camp. En témoigne le boycott par les leaders qui se battent pour le contrôle du parti, des obsèques de Mme veuve Marthe Ouandie - militante engagée et veuve d'un des leaders les plus charismatiques du parti, laissant la tendance dite des fidèles sauver les meubles.

Autant de dérapages qui justifient l'urgence de la convocation d'une instance fédératrice des tendances pour recoller les morceaux. Des retrouvailles qui de l'avis de Bernard Ouandji, devraient prendre les allures d'une véritable campagne de rectification, afin de redorer le blason de l'UPC et de ses dirigeants. Interrogé sur le nécessité d'organiser une telle rencontre au moment de la présence de Paul Biya au bercail, Bernard Ouandji se veut péremptoire : « en plus des dirigeants de l'UPC, les résolutions de cette campagne devront s'imposer autant au régime en place qu'au Rdpc, afin de mettre fin à la cacophonie ambiante ».

Avec au bout du compte, l'espoir de réaliser au moins un objectif, celui de ramener l'orthodoxie dans les statuts du plus vieux parti du Cameroun.