Depuis plusieurs jours, la capitale camerounaise est en proie à des problèmes de ramassage des déchets.
Marché central de Yaoundé. Au lieu dit « SHO », un important tas d’ordures attire des mouches non loin de vendeurs qui semblent bien s’en accommoder. « Nous sommes déjà habitués, parce que nous voyons cela depuis quelques jours et les ordures n’ont pas été ramassées » souligne Ibrahim A., vendeur d’oreillers. A quelques centaines de mètres de là, une situation quelque peu paradoxale attire les regards.
Quatre bacs vides sont posés à côté d’un tas d’immondices non loin de la direction générale des Impôts. Au marché du Mfoundi, où le dimanche est un jour non ouvrable, des équipes de balayage sont à pied d’œuvre, mais là s’arrête leur travail. Les ordures collectées sont déversées dans des bacs qui ne sont pas vidés. A cause de l’absence d’activités dans ces lieux, des jeunes ont trouvé un terrain de football, nonobstant les odeurs pestilentielles qui montent vers le ciel.
Quelques kilomètres plus loin au quartier Mvog-Ada, c’est une situation similaire que vivent les populations, dont certaines n’hésitent d’ailleurs pas à déverser leurs ordures dans les caniveaux en espérant comme le dit cette dame, que les pluies qui tombent sur la ville depuis quelques jours vont les emporter. Sans tenir compte des risques qui sont ceux encourus par les riverains.
Depuis quelques jours, Yaoundé semble avoir mal à ses ordures, et aucun coin n’est épargné par cette situation. Le ramassage des bacs n’est plus fait comme de coutume. Joint hier matin, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé se dit conscient de la situation. Gilbert Tsimi Evouna relève des lenteurs dans le règlement des factures dues à l’entreprise chargée de la collecte des ordures, même si, souligne-t-il, l’institution qu’il dirige s’emploie à respecter ses engagements vis-à-vis de celle-ci. Une situation qui ne le laisse pourtant pas indifférent.
D’où la concertation prévue ce jour dans le cadre de la traditionnelle réunion hebdomadaire qu’il tient le lundi en vue de faire le point sur les différents chantiers qu’il conduit dans la ville dont il est le premier magistrat. En vue de trouver les voies et moyens pour faire face à la situation au regard de l’ampleur du phénomène.
A la base de l’entreprise Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam), l’activité semble tourner au ralenti. De nombreux camions de collecte sont garés, soit dans les hangars, soit dans la cour. En cause, nous révèle le directeur de l’Agence, Claude Eboute Mbappe, que nous trouvons à son bureau ce dimanche, des soucis pour le paiement des factures aux fournisseurs de carburant et des pièces détachées de certains camions déjà en panne.
Moins d’une dizaine de camions sur la centaine en utilisation ici, et chargés de collecter les 1 300 tonnes d’ordures ménagères produites dans la ville de Yaoundé chaque jour, est en service.