«Mais… Où sont-ils », s’était exclamé Maurice Cavaye Yéguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale du Cameroun, à son entrée à l’Hémicycle le vendredi 27 novembre 2015 ? Une exclamation opportune, puisque la salle était occupée par environ 70 députés sur les 180 que compte la Représentation nationale.
Malgré les sujets à l’ordre du jour. Mais ne vous y trompez pas.
Le patron du palais des verres de Ngoa Ekellé n’ignore pas où se trouvent ses collègues députés, et surtout camarades de son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, qui compte plus de 150 députés à l’hémicycle.
La Nouvelle Expression avait déjà révélé pourquoi les députés du Rassemblement démocratique du peuple camerounais n’auraient pas la tête à cette session pourtant capitale, consacrée à l’examen et à l’adoption du budget de l’Etat. Votre journal relevait que cette fois, la coïncidence était très fâcheuse. Parce que les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) au pouvoir, sont engagés dans les opérations de renouvellement des bureaux des organes de base de leur parti. Et le délai fixé par Paul Barthélémy Biya Bi Mvondo, leur président national, est le 10 décembre 2015. Or, la période couverte par la session correspond justement aux moments les plus climatériques de ces consultations.
Selon des informations de La Nouvelle Expression, certaines pontes du régime avaient même suggéré que l’Assemblée commence un peu plus tard. Le temps de les laisser avancer dans ces opérations. Une hypothèse que les membres de la Commission des finances auraient rapidement écartée. Un seul scénario donc. Les ministres, comme d’habitude, accompagnés de la pléiades de leurs collaborateurs, tous membres du parti, seraient obligés de défiler devant les parlementaires pour défendre leurs budgets, le temps que cela prendra. Les parlementaires, eux, devaient assister aux différentes sessions et aux travaux des commissions.
Lorsque l’on sait que toutes ces personnalités sont soit des chargés de mission, soit très intéressés par des pions à placer dans des structures de base, on imagine que la session de novembre constituerait pour eux un sacré coup. Beaucoup s’en sont mordus les doigts. Une chose était alors sure. La session était bien partie pour enregistrer des absences record dans les rangs des parlementaires du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti déjà majoritaire dans les deux chambres du parlement camerounais.