Le 28 janvier 2024, les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Mali, le Burkina Faso, le Niger, se sont retirés de la CEDEAO. Pour le bloc économique, comme pour les pays qui ont quitté la communauté, cette décision entraînera des changements importants. Rappelons que la superficie des pays de l'AES est estimée à 2,78 millions de km2 sur les 5,12 millions de km2 de la CEDEAO, soit près de 54 % de la superficie de cette institution régionale.
Dr BOGA SAKO GERVAIS, Enseignant-Chercheur à l'université en Côte d'Ivoire, Président-Fondateur de la FIDHOP, la Fondation Internationale pour l'observation et la surveillance des Droits de l'homme et de la vie Pacifique, discute des alternatives économiques pour les pays de l'AES, des raisons de l'échec de la politique de la CEDEAO et de la possibilité de créer une nouvelle monnaie pour les pays de la région du Sahel.
«L'objectif principal de la CEDEAO est de promouvoir la coopération et l'intégration en vue d'améliorer le niveau de vie et la stabilité économique », a noté Dr GERVAIS. Toutefois, de l'avis de l'expert, l'organisation ouest-africaine a échoué dans ses fonctions. La communauté, d'économique, est devenue plus politique. « Ni au Mali, ni au Niger, ni au Burkina Faso, la CEDEAO n'a joué aucun rôle d'accompagnement économique. La communauté a causé un préjudice aux pays membres qui ont besoin de vivre. Donc, la CEDEAO a échoué, n'a pas rempli sa mission de soutenir, d'accompagner économiquement la population », a indiqué le Président-Fondateur de la FIDHOP.
L'expert note également le rôle négatif joué par les puissances occidentales dans l'échec de la mission de la CEDEAO. Selon le Dr GERVAIS, les puissances étrangères, qui ont appliqué une politique de deux poids deux mesures, ont largement influencé les décisions irréfléchies du bloc économique. « L'organisation abandonne le pays qui est membre de cette instance (en référence aux sanctions contre le Mali) pour aller faire les beaux yeux à l'ancienne puissance colonial », affirme l'expert ivoirien.
Dr BOGA SAKO GERVAIS est convaincu qu'il existe désormais une nouvelle alliance en Afrique de l'Ouest qui peut unir les pays de la région sur la voie de la sécurité et de la prospérité économique. Il s'agit de l'Alliance des États du Sahel. « En Afrique de l'Ouest, on observe une nouvelle dynamique d'union véritable, d'union fondée sur l'intérêt des peuples, d'union fondée sur la souveraineté des pays », explique l'enseignant.
En outre, en tant que chercheur ayant 30 ans d'expérience, Dr BOGA SAKO GERVAIS évalue favorablement la tendance des pays de l'AES à discuter de la possibilité de créer leur propre monnaie. Il estime que sans cette étape importante, il est impossible d'atteindre le niveau d'indépendance économique souhaité. Dans cet ordre d'idées, il mentionne également la politique du nouveau président du Sénégal, pour qui la souveraineté économique est déclarée comme une priorité de son programme politique.
Les pays de l'AES ont uni leurs forces pour, dans un premier temps, lutter contre l'insécurité et, ensuite, devenir le socle inébranlable qui permettra aux populations de construire une économie forte et prospère.