Par des manœuvres diverses, le Groupement des femmes d’affaires du Cameroun créé et animé pendant de longues années par madame Foning Françoise est sujette à une rivalité féroce d’une autre association créée par des dissidentes, avec la caution des pontes du régime. Conséquence, le Cameroun qui va arriver avec deux associations au congrès mondial des femmes d’affaires risque inéluctablement de perdre une place au bureau mondial.
La situation est tout à fait affligeante. Ceci du fait que désormais on parle de deux associations nationales des femmes d’affaires au Cameroun. La première est le Groupement des femmes d’affaires du Cameroun (Gfac), créé par Françoise Foning, femme d’affaires et femme politique aujourd’hui décédée.
La seconde association est la Cameroon Women Business Leaders Association (Cwbla), créée il y a quelques semaines seulement, et dont la présidente nationale et fondatrice est madame Adélaïde Ngalle Miano. On est donc dorénavant loin de l’époque où sous la houlette de la charismatique Françoise Foning, les femmes d’affaires du Cameroun parlaient d’une seule voix, autour d’une unique association nationale.
Une unanimité autour du Gfac qui avait permis au Cameroun de diriger le Groupement mondial des femmes d’affaires à travers madame Françoise Foning qui en a assuré la présidente pendant de longues années. Comment en est-on donc arrivé là ?
Soutien des pontes du régime
Selon certaines confidences, le Gfac, seule organisme camerounais jusque-là reconnue par le Groupement mondial des femmes chefs d’entreprises a connu une crise d’héritage après le décès de la maire de Douala Vème. Après le décès de Dame Foning, c’est madame Ntube Agnès, épouse Ndjock qui a remplacé la fondatrice du Gfac. Secondée par madame Constance Owona, madame Ntube Agnès a maintenu le Gfac dans l’association mondiale et a conforté sa place au sein du bureau.
Il se trouve qu’un groupe de femmes membres du Gfac et qui étaient candidates à la succession de madame Foning, auraient perdu les élections régulièrement organisées, ont décidé de faire sécession et de mettre en place une nouvelle association. C’est ainsi que naît la Cameroon Women Business Leaders Association (Cwbla). La nouvelle association est fortement animée par madame Biaka Francisca, ancienne présidente régionale du Gfac pour le Sud-ouest, et aujourd’hui vice-présidente de la Cwbla, va très vite acquérir le soutien des pontes du régime.
C’est le cas notamment du ministre secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh qui, dans un courrier envoyé au secrétaire général des Services du Premier ministre, va notifier « le Très Haut Accord du chef de l’Etat, pour l’organisation, sous son Très Haut Patronage, de la cérémonie de lancement officiel des Women Business Leaders Association ».
Il en sera de même du ministre Laurent Serge Etoundi Ngoa, le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa) qui adoube l’association. Depuis, la Cwbla mène ses activités dans le cadre statutaire, notamment à trouver des solutions aux problèmes des femmes bâtisseuses et porteuses de projets, en défendant les intérêts de ses membres, et en les formant pour une meilleure gestion de leurs entreprises. Exactement le même travail que mène depuis des décennies le Gfac.
L’héritage unitaire de Madame Foning hypothéqué
Et comme il fallait s’y attendre, la Cwbla vise l’internationale. Et l’association fédératrice des femmes chefs d’entreprises est le groupement mondial des femmes d'affaires que la regrettée Foning Françoise a dirigé de son vivant. Le futur congrès de cette association se tiendra en novembre 2017 en Italie. Le Cameroun risque bien de s’y retrouver avec deux associations de femmes d’affaires : le Gfac et la Cwbla. Le problème est que le Cameroun ne pourra présenter qu’un candidat à un poste de membre de bureau du Groupement mondial des femmes d’affaires. Selon des sources bien informée, pour la mémoire de Françoise Foning, le poste de vice-présidente mondiale serait réservée au Cameroun.
C’est évident que les deux délégations camerounaises qui sont concurrentes, et dont les membres ne se vouent plus une quelconque amitié présenteront chacune une candidate au poste réservée au Cameroun. La situation se présentant ainsi, et face à la mésentente, le Cameroun risque de perdre le poste à lui réservé à cette élection du bureau du groupement mondial des femmes d’affaires ; au profit des autres pays qui tous n’ont qu’une association nationale des femmes chefs d’entreprises. C’est peut-être la réalité qu’ignorent les pontes du régime en place au Cameroun qui ferment les yeux et les oreilles sur la zizanie actuelle au sein du mouvement des femmes d’affaires du Cameroun.