Actualités of Friday, 8 July 2022

Source: www.camerounweb.com

Les populations de Yaoundé préparent une marche de protestation contre le nouveau super marché carrefour

Un litige foncier oppose la filiale française aux autochtones de Yaoundé Un litige foncier oppose la filiale française aux autochtones de Yaoundé

• Le super marché a ouvert ses portes dans un environnement de contestation

• Un litige foncier oppose la filiale française aux autochtones

• Le groupe français bénéficie de la protection des pontes du régime

Les autochtones de Yaoundé n’entendent pas se laisser faire dans l’affaire qui les oppose au groupe français Carrefour. Dans une récente sortie, Ignace Atangana, le porte-parole des familles indignées annonce des mouvements d’humeur. « Nous continuerons à protester contre ce hold-up foncier jusqu’à ce que nos droits soient respectés. Nous allons poursuivre notre action par les voies les plus légales possibles. Malgré les menaces qu’on nous brandit à tour de bras, nous n’allons pas céder. On nous a fait savoir que les instructions du chef de l’État nous interdisent de manifester notre courroux. Une chose invraisemblable. Le chef de l’État ne peut pas instruire de museler les populations qui sont dans leurs bons droits. Des gens bien connus autour du chef de l’État, utilisent abusivement son nom pour spolier les pauvres populations. Ces hautes instructions qui nous parviennent dans cette affaire sont sans doute l’initiative d’un collaborateur du chef de l’État et quelques ministres qui ont des intérêts à défendre dans ce hold-up foncier », explique-t-il.

Il faut noter que c’est ce mercredi 6 juillet que le premier hypermarché Carrefour de Yaoundéa ouvert ses portes. C’est le premier magasin ouvert par l’enseigne française dans la capitale camerounaise. L’ouverture des portes de Carrefour intervient dans un contexte marqué par une opposition des autochtones qui estiment avoir été ignorés dans ce faramineux projet. Le groupe français et son partenaire Cfao Retail sont en plein litige foncier: le bail emphytéotique que leur avait accordé l’État camerounais a été annulé par le tribunal administratif de Yaoundé. La parcelle querellée était à l’origine la propriété des familles autochtones (Mvog Mbia Tsala et Mvog Ela), qui en ont été expropriées le 14 novembre 2016 à la suite d’un décret signé par le Premier ministre sur instruction de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général à la présidence. Selon les informations du Messager, Ferdinand Ngoh Ngoh est celui qui a parrainé de bout en bout l’enseigne française en lui octroyant des facilités sur les impôts, la Tva et la douane, sous le fallacieux prétexte que l’implantation de Carrefour à Yaoundé va générer de nombreux emplois. « Il avait fait convoquer des hauts responsables des services de douanes et des impôts à la Présidence de la République en prétextant que c’était sous haute instruction du président de la République, et leur a imposé une démarche administrative qui accorde toutes les facilités à une société qui s'est installée en région urbaine et qui va tuer le petit commerce des environs », renseigne une source proche du dossier. Faits plus graves, le Premier ministre et le ministre de l’Économie ont royalement ignorés au cours des transactions alors que leurs rôles s’avéraient importants dans l’appréciation des enjeux économiques d’une telle affaire.

C’est plutôt la clique constituée de Ferdinand Ngoh Ngoh, Ayem Moger et Séraphin Fouda qui a manœuvré tout le processus d’implantation de Carrefour à Yaoundé. Face à cette tribu de grands commis plus préoccupés par l’argent que par l’intérêt des populations, les premiers propriétaires de la zone de Warda où a été construit l’hyper marché Carrefour ont saisi la justice d’un recours en excès de pouvoir pour faire annuler la décision. Le tribunal administratif va annuler l’acte d’expropriation. Malgré cette décision, le projet a suivi son cours grâce aux interventions de certains pontes du régime de Yaoundé. L’affaire est désormais perçue comme la preuve d’une volonté d’accaparement des terres, sur fond de corruption et de trafic d’influence. Les familles mécontentes accusent des caciques du