Dans un contexte politique tendu, les religieux camerounais, prêtres et pasteurs confondus, se mobilisent pour exiger le départ du président Paul Biya. À l’approche de la présidentielle d’octobre 2025, ces hommes de foi, longtemps restés en retrait, ont décidé de prendre publiquement position pour défendre les intérêts du peuple.
Mgr Sosthène Léopold Bayemi Matjei, bien que proche du pouvoir, a appuyé les propos de Mgr Paul Richard Gallagher, représentant du Saint-Siège, en appelant les évêques à « parler d’une même voix » pour défendre la justice et le bien commun. De son côté, Mgr Barthélemy Yaouda Hourgo, évêque de Yagoua, a lancé un vibrant plaidoyer pour l’alternance lors de son homélie du Nouvel An. « Le peuple camerounais a déjà trop souffert ! Trop c’est trop…! », a-t-il déclaré, critiquant ceux qui soutiennent une nouvelle candidature de Paul Biya.
Le père Albert Legrand, quant à lui, a utilisé une métaphore sportive pour appeler au changement. « À un moment donné, il faut laisser la place à quelqu’un d’autre. […] Kylian Mbappé, quand il est fatigué, on le remplace, non ? », a-t-il ironisé, faisant allusion à l’âge avancé du président.
Du côté des pasteurs, Yves Foncha Méfire, président du Grand-Nord de l’Église évangélique, a rejoint le mouvement en appelant à la libération du peuple. « Grâce à la décentralisation, le peuple pourrait lui-même se prendre en charge », a-t-il affirmé, avant d’être convoqué par la police pour ses propos jugés subversifs.
Ces prises de position, relayées par Jeune Afrique, illustrent une mobilisation sans précédent du clergé camerounais. Alors que le pays traverse une crise politique et sociale, ces hommes de foi entendent peser sur le débat public et œuvrer pour un avenir meilleur.