• Il s’agit d’un rapport de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication
• Il dresse l’état des lieux de la cybercriminalité au Cameroun
• Des prisonniers ont réussi à arnaquer de hautes personnalités
L’année dernière, les forces de l’ordre ont mis la main sur des prisonniers à Yaoundé et Douala qui ont réussi à arnaquer de hautes personnalités camerounaises et étrangères. Parmi eux, Jacques Calvin Eyafa. Écroué depuis juillet 2019 à Kondengui pour des faits d’arnaque, ce dernier usurpait l’identité et le titre du directeur du cabinet civil (DCC) de la présidence de la République, Samuel Mvondo Ayolo. Il est soupçonné d’avoir escroqué des hommes d’affaires et des personnalités dans les chancelleries et organisations rattachées aux Nations unies depuis le fond de sa cellule.
C’est dire combien la cybercriminalité sévit dans les prisons centrales de Kondengui (Yaoundé) et la prison de New-Bell (Douala) qui figurent parmi les principaux foyers de cybercriminels dans le pays, indique l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic) dans un rapport dressant l’état des lieux de la cybercriminalité au Cameroun, dévoilé le 3 mars dernier. Sans plus de précisions.
À Douala, des détenus ont pu extorquer de l’argent notamment au directeur général de Cimencam, au directeur général du Chantier naval et au chef secteur des Douanes avant d’être démasqués.
« Lorsqu’un détenu a besoin d’un téléphone, il l’achète avec la complicité d’un gardien de prison. Et parfois même, les gardiens de prison véreux sont les vendeurs. Ensuite, il y a des intrusions malicieuses : les visiteurs des détenus font parvenir des téléphones en prison en les dissimulant dans du pain et les plats de nourriture. Il est arrivé au cours d’une fouille que les gardiens de prison saisissent des téléphones enfouis dans des perruques des dames », a déclaré Vincent de Paul Meva, chef de la cellule des enquêtes au cabinet du délégué général à la Sûreté nationale (DGSN), dans une interview au quotidien gouvernemental Cameroon tribune. « Lorsque le téléphone est donc entré, bien qu’irrégulièrement, le détenu va en faire usage selon ses options qui peuvent être familiales, délictuelles ou criminelles », a ajouté le commissaire de police.
En février dernier, le régisseur de la prison centrale de Yaoundé a instauré de nouvelles sanctions contre l’utilisation des téléphones portables par les détenus.