Actualités of Tuesday, 5 December 2023

Source: LA NOUVELLE N° 732

Les proches du président Paul Biya sur la sellette

Biya et des hommes de son pouvoir Biya et des hommes de son pouvoir

Qui voit même le président Paul Biya ? Qui le rencontre donc, ces derniers temps, en ce moment où tout indique qu’il est de plus en plus inaccessible ? Toutes ces questions sont loin d’être secondaires, face à la recrudescence de ces moutures de gouvernement qui circulent sur les réseaux sociaux. Etant entendu qu’il est le seul à pouvoir former un gouvernement, après un confidentiel casting avec quelques proches collaborateurs privilégiés. Bienséance oblige, les discussions y relatives entre ces happy few et lui n’ont tout de même pas lieu dans un bar pour penser que l’extension des domaines du pouvoir souffre ainsi de quelques porosités en haut lieu. Ni dans les salons privés de citoyen lambda que le président ne fréquente guère. Alors de quoi s’agit-il exactement ?

es diffuseurs de gouvernements sur les réseaux sociaux revendiqueraient-ils une relation particulière avec le président de la République ? Pourtant, il est de notoriété que ce dernier, depuis son accession à la magistrature suprême, ne fréquente, ni les lieux publics ordinaires, ni les clubs où on discute généralement affaires et politique à Yaoundé, cigare à la bouche et pinces à homard à droite de l’assiette avec une coupe de champagne à la main. Il ne s’est jamais rendu, à notre connaissance, dans ces galeries devenues dans les halls des hôtels étoilés de Bastos, de Santa Barbara ou d’Odza, des lieux incontournables pour cols blancs en quête de respiration intellectuelle, pour sortir un peu des enceintes institutionnelles, afin de s’ouvrir à d’autres.

Alors, la question essentielle à l’existence même de cette prolifération des gouvernements imaginaires sur les réseaux sociaux, tient à très peu de mots. A savoir : qui alimente donc ces réseaux sociaux ? Les tractations les plus sensibles et les plus secrètes entre Paul Biya et ses conseillers, ne peuvent avoir lieu que dans la stricte confidentialité de son bureau du 3ème étage du palais de l’Unité, quand ce dernier est à Yaoundé. De bonnes sources, il y reçoit très peu de monde depuis quelque temps.

Alors question : Samuel Mvondo Ayolo, Ferdinand Ngoh Ngoh et Joseph Dion Ngute feraient-ils aussi partie des indésirables à ce 3ème étage présidentiel ? Il y a quelques années, à l’époque de Ferdinand Oyono, Peter Mafany Musonge, Philémon Yang, Laurent Esso, Atangana Mebara, René Owona, Martin Belinga Eboutou, René Emmanuel Sadi et autres Albert Cherel Mva, pareille hypothèse eût semblé improbable.

Mais les temps ont changé. Les hommes aussi. Pourtant que ce soit avec l les hommes de main de l’ancienne génération ou avec ceux de l’actuelle, tous ces proches collaborateurs du président Paul Biya le savent mieux que quiconque : on n’abîme pas la confiance d’un président de la République pour endosser, à ses risques et périls, le costume immoral de Judas l’Iscariote. Ré putés loyaux et très à l’écoute des hautes instructions de leur patron, on ne peut donc pas leur soupçonner une telle posture, à la fois, de défiance, de bravade et de félonie.

Toutefois, comme on ne peut plus jurer de rien, faisant fi de leur devoir de réserve et de la haute confiance que leur fait le président de la République, les actuels confidents de Paul Biya pourraient-il aujourd’hui, par hasard, avoir lâché le gros morceau en révélant à l’emporte-pièce à des tiers quelques secrets de conciliabule ? Pas du tout évident. Car, il y a, dans la texture même du casting de ces énièmes gouvernements imaginaires, toutes les raisons pour croire le contraire et penser que ceux-ci, pour se retrouver aujourd’hui sur les réseaux sociaux, ne peuvent provenir ni de Samuel Mvondo Ayolo, ni de Ferdinand Ngoh Ngoh, encore moins du Premier ministre Joseph Dion Ngute.

S’ils ne proviennent donc pas de ces proches collaborateurs du président de la République, de qui proviennent-ils alors ? Qui serait ainsi le « chef de gang » aux côtés du président