Le vétéran de l'Upc, qui a rejoint les rangs du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), il y a près de deux mois, est ulcéré contre les dirigeants du parti de Kamto pour n'avoir pas été mieux traité pécuniairement depuis qu'il est membre de cette formation politique.
Dans une correspondance adressée au Président national du Mrc, en date du 12 novembre 2017, correspondance diffusée ce 14 novembre 2017 sur les réseaux sociaux, Ngouoh Woungly-Massaga vient de lâcher du lest en claquant la porte du parti dont Maurice Kamto tient les rênes. Le père de la lutte pour l'indépendance du Cameroun évoque quatre raisons fondamentales ayant été à l'origine de cette prise de décision. La première est liée au fait qu'il n'a pas été accueilli à la cérémonie de son enrôlement par Maurice Kamto. La 2ème raison est sa réception qu'il juge au rabais avec une somme de 200.000 Fcfa. Pourtant, l'opinion publique postulait la thèse suivant laquelle il aurait perçu des millions de Fcfa pour rallier le Mrc.
La 3ème raison est l'annulation de la quête de la diaspora dans l'optique de venir à sa rescousse financière. "La section de France du Mrc, bien informée des conditions dans lesquelles vit et travaille le commandant Kissamba, a décidé, de sa propre initiative, de faire une quête pour une gestion de soutien au vétéran. Cette quête a été annulée", ajoute Woungly-Massaga. La quatrième raison, enfin, est son voyage avorté pour participer au forum international de la diaspora camerounaise, le déterminant étant relatif au non-déblocage des devises requises pour la réglementation. "Le commandant Kissamba devait voyager pour Paris, invité au forum international de la diaspora camerounaise. Le nouveau parti (Mrc, Ndlr) n'a pas voulu prêter les devises requises par la réglementation. D'où le refus du visa. Pourtant, poursuit Massaga, ce voyage aurait été d'un grand bénéfice pour le Mrc. Toute chose que le nationaliste ex-upéciste avait plaidé, et dont l'avis s'est avéré dérisoire.
Aussi a-t-il noté une défiance à l'égard de la société civile, qui ne comprenait pas que le parti politique est la voie royale du changement. Deux autres invariants sont évoqués vers la fin de cette correspondance, en l'occurrence l'implication dans une besogne médiatique en faveur du Mrc sans le moindre soutien financier des cadres de cette formation politique et la position du Mrc sur la crise anglophone qu'il assimile à l'orientation idéologique du parti au pouvoir. Cette démission, qui intervient comme un pavé dans la mare, va, à coup sûr, conforter des cadres de l'Upc qui avaient exprimé leur aversion, il y a environ deux mois, à ce propos. "Lorsqu'il y a séparation, cela cause du chagrin. Cela nous a fait beaucoup de peine. Il a encore toute sa tête et il pouvait encore servir les intérêts de l'Upc comme il le fait depuis de nombreuses années", avait confié Victor Onana, ancien Président du comité directeur de l'Upc dans un entretien accordé à nos confrères des médias en ligne. Robert Bapooh Lipot, député Upc à l'Assemblée nationale, avait, dans la même veine, rendu public un communiqué lu sur les antenne de la Rts.
Communiqué marquant son indignation et, a fortiori, son courroux. Bapooh Lipot y avait alors mentionné que "l'intégration de Ngouoh Woungly-Massaga dans les rangs du Mrc est une déclaration de guerre à l'Upc". En rappel, c'est le 19 septembre 2017 que le combattant de l'indépendance du Cameroun avait été présenté officiellement comme nouvelle figure du Mrc lors d'une conférence de presse d'engagement comme militant du Mrc au siège du parti à Odza. C'est Me Emmanuel Simh, 3ème vice-Président national du Mrc, qui avait, d'ailleurs en lieu et place de M. Kamto, présidé aux destinées de cette cérémonie.
Woungly-Massaga rentrera-t-il à l'Upc, lui qui avait, il y deux ans, suscité la candidature de Habiba Issa, actuelle Présidente du comité directeur du parti historique, au poste de Secrétaire général? Tous les regards sont désormais tournés vers cette figure anti-colonialiste pour savoir quelle sera sa nouvelle destination politique.