C’est un dossier chaud qui accueille le nouveau Gouverneur de la Région du Littoral, Samuel Ihava Diboua. Les réfugiés et demandeurs d’asile résidant dans la capitale économique du Cameroun, Douala sont en colère.
Ils ont adressé ce lundi 16 novembre 2015 un mémorandum au Gouverneur de la Région du Littoral, dans lequel ils menacent de descendre dans la rue, si les responsables du bureau du Haut Commissariat pour les Réfugiés de Douala (HCR/Douala) n’améliorent pas leurs conditions de vie. Ces derniers se plaignent d’être abandonnés à eux-mêmes et accusent les responsables de l’institution qui les encadre, de connivence avec leurs partenaires opérationnels les fonds destinés à leur prise en charge.
L’une des goûtes d’eau ayant fait déborder le vase c’est la décision des responsables du bureau HCR/Douala de supprimer l’assistance scolaire à certains enfants réfugiés du primaire, ainsi que l’assistance sanitaire à certains refugiés souffrant des maladies chroniques «connus officiellement par le HCR et par les médecins traitants pour motif que le HCR ne peut plus les assister parce que le budget sera réduit de 55%», indiquent-ils. Selon les refugiés, les responsables HCR de Douala ont simplement fait d’eux un fonds de commerce.
Les refugiés et demandeurs d’asile de Douala sollicitent une rencontre entre le Gouverneur de la Région du Littoral, les membres de leur collectif, les présidents des communautés et associations de refugiés «pour un échange en prélude à la gestion des refugiés en 2016 pour prendre des dispositions éventuelle, dans la ville de Douala et ses environs dans un meilleur délai. » Ils sollicitent l’aide du Gouverneur de la Région du Littoral pour faire affecter le chef du bureau HCR/Douala, en la personne de Maurice Moussoravi qu’ils présentent comme étant à l’origine de leurs malheurs.
« Les refugiés de Douala ont besoin d’un chef qui a le charisme humanitaire, qui les comprend et non le contraire dans le contexte difficile actuel », ont-ils écrit. Le collectif souhaite aussi qu’au lieu de réduire le budget d’assistance aux refugiés en 2016, présentée comme une année de sècheresse financière, les effectifs soient réduits dans l’institution qui les encadre.
Maurice Moussavi, le chef du bureau HCR/Douala mis en cause, évoque pour se défendre, la baisse budget des refugiés de 50% qui ne permet pas de satisfaire tout le monde. Il justifie la suppression de l’assistance scolaire à certains élèves refugiés du primaire par le nombre limité de bourses scolaires. «Il y a une commission qui siège.
On met en place une sélection pour les enfants qui en ont réellement besoin. Si nous avons un budget de 45 bourses, il nous est impossible de répondre a une demande de près de 200 bourses. On veut bien donner à tout le monde, mais les moyens sont limités», a-t-il indiqué dans les colonnes du Quotidien de l’Economie. Il promet par ailleurs de soumettre les plaintes des refugiés à sa hiérarchie.