Les réfugiés vivant à Douala affirment être victimes de maltraitance. Leur chapelet de revendications est contenu dans le journal La Nouvelle Expression (LNE), paru le 1er juillet 2016. «Il y a environ trois mois la jeune Mianda, âgée de 16 ans et de nationalité centrafricaine, a été enlevée et violée pendant trois jours. Sa famille a porté plainte.
Mais il n’a jamais eu de suite favorable. Dame Yasmine quant à elle souffre de plusieurs maux. Insuffisance de veine, Hémorroïde interne et externe, diabète, tension et début de cancer du genou. Cette dernière révèle qu’elle n’a pas un traitement adéquat. Bien plus, les réfugiés dénoncent le vol de leur identité. La liste des cas est loin d’être exhaustive», note le journal qui s’appuie sur les déclarations Jean Louis Kalema Ngongo, président du collectif des réfugiés.
Une vingtaine d’entre eux sont descendus dans la rue le 30 juin 2016 au lieu-dit montée Manga-Bell. Mais ils ont très vite été stoppés par des éléments du Groupement Mobile d’Intervention de la police. Cela n’a pas empêché les manifestants d’exprimer leurs revendications. «Le Haut-commissariat de Genève envoie de l’argent pour subvenir à nos besoins vitaux. Le Haut-commissariat du Cameroun se distingue par le détournement de cet argent à des fins personnelles», accuse Jena Louis Ngongo. Des accusations soutenues par la vice-présidente du collectif des réfugiés du Cameroun. «C’est très indigne de leur part, car certains dans nos domiciles attendent la mort par manque de moyen pour aller à l’hôpital. Les enfants, à l’âge du secondaire, restent aux quartiers toujours par manque d’argent pour payer leur scolarité», s’indigne-t-elle.
Ces accusations sont balayées du revers de la main par les responsables locaux du HCR. «Autrefois, on avait des sources de financement, mais aujourd'hui le nombre des réfugiés a augmenté. Voilà pourquoi, on est obligé de faire la catégorisation pour la mise en œuvre», explique Danielle Cathie Monni, chargée de bureau HCR Douala.
C’est la deuxième fois que les réfugiés descendent dans la rue à Douala pour revendiquer de meilleures conditions de vie. Ils ne semblent pas prêts à en rester là. «Nous irons jusqu'au bout de notre combat», prévient la vice-présidente nationale de leur association.